From: Front Commun
<frontcommun@eurotradeunion.eu>
Sent: mercredi 13 février 2013 16:07
Subject: Sommet européen : Une Europe au rabais !
RESULTATS
DU SOMMET DES 7 ET 8 FEVRIER 2013:
Une Europe au rabais !
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Vous
avez tous reçu un message de la part du Vice-président sur les résultats du
sommet: pour la première fois dans l'histoire de la construction européenne, le
futur budget est réduit de 3% par rapport à la période précédente. En ce qui
concerne la rubrique V (dépenses administratives), il s'agit d'une réduction
globale de 2,5 milliards d'euros. Selon M. Sefcovic, ce bilan constituerait
"le meilleur résultat possible" et nous devrions "vivre
avec".
De fait, ce
résultat est totalement inacceptable!
Il est
inacceptable pour la construction européenne: les chefs
d'Etat et de gouvernement de l'UE se sont accordés sur un budget qui pour la
première fois dans l'histoire de l'UE subit une véritable réduction et se
fonde sur un déficit structurel en raison des écarts importants entre les
paiements et les engagements!
L'accord global porte sur 960 milliards EUR (crédits
d'engagements exprimés en euro courants), ce qui correspond à une baisse de 3,5
% par rapport au cadre budgétaire précédent!
Il
est inacceptable en effet pour la construction européenne: ce budget ne fera
qu'aggraver l'austérité, alors même que les économistes s'accordent enfin à
reconnaître que l'austérité entraîne la récession et l'aggravation de la crise
économique. Il sacrifie les politiques qui préparent l'avenir de l'UE sur la
scène mondiale comme il sacrifie la lutte pour la cohésion économique et
sociale à l'intérieur de l'UE.
Ce
projet inacceptable pour l'UE est accompagné d'un projet d'affaiblissement de
notre fonction publique: pour le personnel, la proposition de la Commission
comportait déjà des mesures très lourdes de conséquences: effectif réduit de 5
%, temps de travail augmenté de 7 % sans compensation de salaire, âge de la
retraite reporté de 2 ans, réduction des salaires des futures secrétaires de 22
%, prélèvement spécial augmenté considérablement dans les faits, etc.
La
réduction supplémentaire de 1,5 milliard exigée par le Conseil conduirait entre
autres à un gel des rémunérations pendant deux ans. Une telle mesure aurait un
impact considérable sur les rémunérations des collègues actifs, notamment ceux
qui sont nouveaux dans l'institution, pour tout le reste de leur carrière et
pour leurs pensions: cela équivaudrait en moyenne à travailler gratuitement
entre deux et trois ans sur la durée d'une carrière!
Cette
nouvelle réforme du statut qui a été liée aux les perspectives financières
pluriannuelles de l'UE fait que l'austérité sera gravée dans le marbre pour le
personnel alors même que la situation économique au sein de l'Union
s’améliorera dans les 2 ou 3 ans à venir, comme le prévoit nombre
d'économistes. De ce fait, on ne peut qu'appuyer la demande du PE en faveur
d'une clause de révision dans deux / trois ans.
La
Commission pouvait-elle espérer recevoir nos remerciements dans ces conditions?
L'attrait
de la fonction publique européenne est déjà sérieusement entamé: alors même que
la crise économique n'a pas encore été surmontée en Europe, nous voyons des
lauréats de concours AST et AD refuser les offres de recrutement ou
démissionner rapidement, considérant que les conditions offertes sont moins
intéressantes qu'un emploi ailleurs, public ou privé. Ce phénomène est
particulièrement aigu pour certaines nationalités. Les coupes supplémentaires
ne feront qu'aggraver les problèmes de recrutement et notamment celui du
déséquilibre géographique à l'intérieur des institutions. Plus inquiétant
encore, des collègues qui ont déjà passé une grande partie de leur carrière
dans les institutions démissionnent de plus en plus, ayant perdu toute
motivation à rester au service de l'UE et toute confiance dans les responsables
politiques européens. Leur institution ne manifeste aucun souhait de les
retenir et de préserver leur expertise au profit de la construction européenne.
Le personnel serait-il devenu une simple variable d'ajustement budgétaire aux
yeux de ses employeurs?
Le
Parlement européen a déclaré son refus de l'accord en l'état et annoncé qu'il
n'adopterait son avis sur les perspectives financières qu'en juin prochain.
Nous saluons cette réaction du PE et invitons son Président et les autres
responsables du dossier à maintenir une position dure pour défendre l'Union
européenne et sa fonction publique.
M.
Sefcovic a laissé entendre aux OSP qu'il allait relancer immédiatement les
discussions au Conseil sur la mise en œuvre de ce pseudo accord.
M.
le Vice-président! Il n'est pas question pour nous d'accepter de discuter de la
sauce à laquelle nous allons être mangés tant que le PE refuse de nous laisser
cuire! Ni même d'ailleurs de se voir concrétiser l'anticipation entamée
de certaines de ces décisions dès maintenant dans les directions générales de
la Commission
Au
contraire, nous demandons au Collège de se rallier à la cause européenne en
soutenant l'effort de résistance du Parlement.
Le
personnel du Conseil a renouvelé son action de grève à la veille du sommet et
il a été seul à le faire, les autres institutions ayant organisé des
manifestations de soutien plus symboliques. Nous devons nous préparer dans les
mois qui viennent à agir dans l'unité de tous les groupes de personnel, dans
toutes les institutions, pour défendre des intérêts qui ne peuvent être que
communs. Ne faisons pas le jeu des Etats membres en nous dressant les uns
contre les autres pour réclamer que le poids de ces mesures anti-européennes ne
soit porté que par les "autres". Agissons ensemble, battons-nous
ensemble pour nous-mêmes et pour l'Europe en laquelle nous voulons continuer à
croire.