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La pandémie actuelle constitue un révélateur exacerbé de nos problèmes. La
situation actuelle rend davantage audibles des pistes d’améliorations. Un «
monde nouveau » est-il pour autant à notre portée ? Rien n’est moins sûr...
La pandémie actuelle constitue un révélateur exacerbé de nos problèmes. Celui
tout d’abord d’une mondialisation insuffisamment maitrisée et régulée. Celui de
notre rapport à la nature fait de violence et de prédation. Celui de politiques
d’inspiration libérale affaiblissant les services publiques et introduisant en
leur sein des logiques marchandes qui les affaiblissent. Celui de l’existence
d’inégalités croissantes qui mettent à mal la cohésion de nos sociétés. Enfin,
celui d’une Union Européenne prise au dépourvu qui peine, malgré des efforts
méritoires de ses institutions, à réagir à temps et suffisamment.
En même temps, comme toute période de crise aiguë, la situation actuelle rend
davantage audibles des pistes d’améliorations. Un « monde nouveau » est-il pour
autant à notre portée ? Rien n’est moins sûr. Un tel monde est simplement à
l’agenda et il ne se réalisera que si nous y contribuons, collectivement dès
maintenant, ici et maintenant. Dans cette perspective, la réponse européenne et
mondiale au coronavirus d’une levée de fonds pour fournir des diagnostics, des
traitements et un vaccin efficaces et disponibles sur l’ensemble de la planète
pour un prix abordable est peut-être l’embryon de ce changement. Coopérer pour
le bien commun, faire de nos interdépendances une solution plutôt qu’une
faiblesse, dans une dimension éthique et avec une conscience globale est ce qui
manquait à la mondialisation. Saurons-nous saisir cette chance de coopération
européenne puis planétaire et transformer l’essai pour le futur ?
Pour l’Union dans l’immédiat le défi est celui de la réponse à la crise
économique, sociale et sanitaire. L’action de la BCE ne suffira pas, comme l’a
d’ailleurs reconnu sa présidente, même si elle très importante. L’offre de
prêts, donc l’endettement, ne sera pas suffisante non plus, même à des taux
excessivement faibles. Il sera nécessaire d’articuler ces instruments avec une
politique budgétaire de l’Union plus ambitieuse qu’avant la crise. Nous serons
fixés à ce sujet bientôt lorsque la Commission fera l’annonce de sa proposition
à ce sujet. Cela constituera un test à la fois pour le Parlement et pour la
Commission qui devront s’allier pour le prochain MFF.
La fonction publique européenne sera aux avants postes de ce nouvel élan
qu’il lui appartiendra de mettre en œuvre. A cet effet, il lui sera nécessaire
de se réorganiser au niveau des services mais aussi au niveau de l’organisation
de son travail. Le débat est ouvert. On ne réussira pas ce nouvel élan sans
faire corps, sans une cohésion accrue de la fonction publique européenne, qui ne
peut être acquise qu’avec un dialogue à tous les niveaux, créateur de nouvelles
idées.
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The current pandemic is an exacerbated indicator of our problems. First of all,
it highlights that globalisation is insufficiently controlled and regulated. It
also reveals our relationship with Nature made up of violence and predation.
Liberal-inspired policies applied to public services by introducing market-based
logics weaken them. The existence of growing inequalities undermine the cohesion
of our societies. Finally, the European Union despite the meritorious efforts of
its institutions is struggling to react in time and sufficiently.
However, as in any period of acute crisis, the current situation makes it
more audible that there is room for improvement. But is a "new world" within our
reach? Nothing is less certain. Such a world is simply on the agenda and will
only come about if we contribute to it, collectively, here and now. In this
perspective, the European and global response to coronavirus of raising funds to
provide effective and globally available and affordable diagnostics, treatments
and vaccine may be the embryo of this change. Co-operating for the common good,
making our interdependencies a solution rather than a weakness, within an
ethical framework and with a global awareness is what globalisation has been
missing. Will we be able to seize this opportunity for European and then global
cooperation and convert the trial for the future?
The immediate challenge for the Union is to respond to the economic, social
and health crisis. The action of the ECB will not be enough, even if very
important, as its President has acknowledged. Nor will the supply of loans, and
therefore debt, be sufficient, even at excessively low rates. It will be
necessary to combine these instruments with a more ambitious budgetary policy
for the Union than before the crisis. We will be clear on this soon when the
Commission announces its proposal on this subject. This will be a test for both
Parliament and the Commission who will have to join forces for the next MFF.
The European civil service will be at the forefront of this new impetus,
which it will have to implement. To this end, it will be necessary to reorganise
both its departments and the organisation of its work. The debate is open. This
new impetus will not be successful unless it becomes a reality, unless there is
greater cohesion in the European civil service, which can only be achieved
through dialogue at all levels : a dialog that creates new ideas.
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