|
Quelle sortie du confinement ?
L’actuelle pandémie a pris par surprise les institutions
de l’Union comme les administrations de la plupart des Etats membres. Cela a
fourni une illustration grandeur nature des problèmes posés par
l’affaiblissement des services publics européens, l’absence d’Europe au niveau
sanitaire, comme les défaillances de notre système productif, en l’absence de
politique industrielle au niveau européen.
La Commission européenne a réagi pour, à la fois assurer
la permanence du travail au service de la société européenne, qui est notre
raison d’être et dont nous tirons notre légitimité, et garantir la sécurité
sanitaire de son personnel. Compte tenu de l’ampleur du défi, nous pouvons
estimer que le bilan est globalement positif malgré des difficultés au démarrage
et l’existence de quelques problèmes.
La gestion de la situation de pandémie : forces et
faiblesses
Une information très correcte de la représentation du
personnel, et du personnel lui-même, a bien été organisée avec régularité par
l’institution, lui permettant de prendre connaissance de manière précise des
problèmes rencontrés par le personnel et de ses besoins dans les principaux
lieux de travail de l’institution.
S’agissant de la gestion de la pandémie, la Commission a
adopté une approche prudentielle, sa première préoccupation étant la sécurité de
son personnel, en prenant des mesures de télétravail lui permettant d’assumer la
continuité du travail dans d’assez bonnes conditions. De même, au-delà de
l’affirmation des principes généraux, elle a favorisé une approche faite de
compréhension face aux conditions nouvelles auxquelles le personnel avait à
faire face. Cette approche était aussi celle préconisée par la représentation du
personnel pour laquelle la protection de la santé du personnel et de leurs
familles est une priorité.
Des points de faiblesse, compréhensibles en partie dans un
contexte très difficile, concernent les questions sanitaires (masques, tests,
conseils aux collègues malades, assistance sociale, etc.). De même, le sort
réservé au personnel des bureaux de représentation n’a pas encore fait l’objet
d’éléments de communication de la part de l’administration. Récemment, le comité
du personnel a demandé à la DG HR et à la DG COMM la tenue d’une réunion
d’information et de dialogue pour ces collègues, demande qui a été acceptée.
Le fonctionnement des comités paritaires quant à lui n’a
pas été satisfaisant. Par exemple, le CPPT, comité en charge des conditions de
travail et de la sécurité, n’a pas pu se réunir alors que le fonctionnement de
ce comité essentiel est obligatoire, surtout dans le contexte actuel. La seule
attitude responsable est de tout faire pour que ce comité se remette en marche.
La représentation du personnel a fait quant à elle les pas nécessaires dans ce
sens. Nous attendons de la Commission qu’elle agisse également rapidement pour
que le CPPT se réunisse à nouveau valablement.
Enfin, la représentation du personnel n’a pas été informée
du dossier des perspectives financières de l’Union alors que tant de choses
dépendent de leur montant et de leur répartition suite aux discussions au
Conseil. Une demande récente des syndicats pour la tenue d’une réunion
d’information suite à l’annonce de la position de la Commission n’a toujours pas
reçu une réponse positive.
La sortie du confinement : pour une approche prudente,
flexible fondée sur le volontariat, qui fait confiance au personnel
S’agissant de la sortie du confinement, la démarche de la
Commission est fondée sur le respect de trois principes, celui de la
responsabilité, de la flexibilité et du volontariat du personnel. On notera que
la Commission est encore plus prudente que les administrations des états
membres, conformément aux souhaits exprimés par la représentation du personnel.
Seuls 20% du personnel est concerné par la sortie du confinement. 80% du
personnel pourra télétravailler probablement jusqu’en septembre.
Dans ce contexte, la réouverture partielle des écoles, la
mise en place d’un système, même limité, d’accueil des enfants dans les crèches
garderies et l’accès aux centres aérés le plus vite possible, respectant bien
entendu les précautions sanitaires, s’avèrent correspondre aux souhaits d’un
nombre significatif de membres du personnel et aux besoins psychosociaux de
leurs enfants. Quant aux personnes qui travaillent dans les crèches et
garderies, 57% d’entre elles sont revenues au travail. Les autres 43% voient
leurs attentes particulières en matière de sécurité sanitaire respectées.
Des questions d’importance pour l’avenir : prendre le
temps pour la réflexion et la discussion
La pandémie, sa gestion, son éventuel retour, vont
entraîner un certain nombre d’évolutions dans l’organisation du travail et de
son espace. Des questions commencent à se poser, en relation aussi avec les
perspectives financières, telles que celles : de l’organisation et de la
distribution des bureaux, de l’évolution des bureaux partagés, de l’usage
fréquent et répété de bureaux à domicile, de leur entretien et des charges
entraînées, de l’évolution du télétravail et de ses conséquences sur les
relations interpersonnelles et sur l’organisation du travail et du lieu de
travail, les outils informatiques, leur fiabilité mais aussi le contrôle
éventuellement exercé, les leçons à tirer de la gestion actuelle du risque
sanitaire en prévision d’un éventuel retour de la pandémie, l’amélioration de la
situation au niveau de la fourniture des masques, des tests, de leur accès, les
mesures de distanciation sociale dans cette perspective, le service fourni par
les cantines mais aussi par les écoles, crèches et garderies, la question de la
mobilité, etc.
Toutes ces questions induisent de vastes conséquences qui
ne sont pas perceptibles immédiatement ni d’emblée.
Le Comité du personnel, en relation avec le personnel
lui-même, les organisations syndicales et le comité central doivent se préparer
à y réfléchir, et proposer des pistes en vue de demandes à formuler auprès de
l’employeur.
Un dialogue social intense avec l’employeur devrait avoir
lieu sur ces questions dès la rentrée. Pour faciliter et organiser ce dialogue,
une réunion avec la DG HR et les syndicats est prévue fin juin à la demande du
Comité local du Personnel.
|
|
|
What exit from containment?
The current pandemic has taken both the EU institutions
and the administrations of most Member States by surprise. It has provided a
life-size illustration of the problems posed by the weakening of European public
services, the lack of Europe in terms of health, and the failures of our
productive system, in the absence of an industrial policy at European level.
The European Commission has reacted in order both to
ensure the permanence of work in the service of European society, which is our
raison d'être and from which we derive our legitimacy, and to guarantee the
health safety of its staff. In view of the scale of the challenge, we can
consider that the overall result is positive, despite initial difficulties and
the existence of a few problems.
Managing the Pandemic Situation: Strengths and Weaknesses
Very correct information of the staff representations, and
of the staff themselves, has been regularly organised by the institution,
enabling it to be informed in a precise manner of the problems encountered by
the staff and their needs in the main places of work of the institution.
With regard to the management of the pandemic, the
Commission has adopted a prudential approach, its first concern being the safety
of its staff, by taking teleworking measures enabling it to assume the
continuity of work under fairly good conditions. Likewise, beyond the
affirmation of general principles, the Commission favoured an approach based on
understanding of the new conditions staff were facing. This approach was also
the one advocated by the staff representation, for whom the protection of the
health of staff and their families is a priority.
Points of weakness, partly understandable in a very
difficult context, concern health issues (masks, tests, advice to sick
colleagues, social assistance, etc.). Similarly, the treatment of staff in the
Representation offices has not yet been the subject of communication from the
administration. Recently, the Local Staff Committee asked DG HR and DG COMM to
hold an information and dialogue meeting for these colleagues, a request which
was accepted.
The functioning of the Joint Committees has not been
satisfactory. For example, the CPPT, the committee responsible for working
conditions and safety, was unable to meet, although the functioning of this
essential committee is mandatory, particularly in the current context. The only
responsible attitude is to do everything possible to get this committee up and
running again. Staff representation has taken the necessary steps in this
direction. We expect that Commission takes quick decisions allowing CPPT to
function property.
Finally, the staff representation was not informed of the
Union's financial perspectives’ file, even though so much depends on their
amount and distribution following discussions in the Council. A recent request
by the unions for an information meeting following the announcement of the
Commission's position has still not received a positive response.
Coming out of containment: for a cautious, flexible,
voluntary approach that trusts staff
The Commission's approach to the exit from containment is
based on respect for three principles: responsibility, flexibility and staff
volunteering. It should be noted that the Commission is even more cautious than
the Member States' administrations, in line with the wishes expressed by the
staff representation. Only 20% of staff are concerned by the release from
containment. 80% of staff will probably be able to telework until September.
In this context, the partial reopening of the schools, the
introduction of a system, albeit limited, of childcare in the crèches and access
to the summer camps as soon as possible, respecting of course health precautions,
are proving to be in line with the wishes of a significant number of staff and
the psychosocial needs of their children. As for the people working in the
crèches and day-care centres, 57% of them have returned to work. The other 43%
had their specific needs regarding health safety met.
Issues of importance for the future: taking time for
reflection and discussion
The pandemic, its management, its possible return, will
lead to a certain number of changes in the organisation of work and workspaces.
Questions are beginning to be raised, also in relation to the financial
perspectives, such as the following: the organisation and distribution of
offices, the evolution of shared offices, the frequent and repeated use of home
offices, their maintenance and the resulting costs, the evolution of teleworking
and its consequences on interpersonal relations and on the organisation of work
and the workplace, IT tools, their reliability but also the control that may be
exercised, the lessons to be learned from current health risk management in
anticipation of a possible return of the pandemic, the improvement of the
situation in terms of the provision of masks, tests, access to them, social
distancing measures in this perspective, the service provided by canteens but
also by schools, crèches and nurseries, the issue of mobility, etc.
All these issues have wide-ranging consequences that are
not immediately or readily apparent.
The Staff Committee, in conjunction with the staff
themselves, the trade union organisations and the Central Staff Committee, must
be prepared to reflect on them, and propose avenues for requests to be made to
the employer.
An intense social dialogue with the employer should take
place on these issues from the start of the school year. To facilitate and
organise this dialogue, a meeting with DG HR and the trade unions is planned for
the end of June at the request of the Local Staff Committee.
17/06/2020 |
|