Et si l�adage � manger pour prendre des forces �
�tait contre-productif ? D�j� en 370 avec J-C, Hippocrate, le p�re de la
m�decine, pr�conisait de � soigner ses petits maux par le je�ne plut�t que de
recourir aux m�dicaments �. Aujourd�hui, le je�ne intermittent a le vent en
poupe pour plein de bonnes raisons, mais aussi pour certaines plut�t mauvaises.
De nombreux mythes lui conf�rent des propri�t�s qu�il n�a pas et peut, dans
certains cas, faire sombrer dans les troubles du comportement alimentaire.
Utilis� � des fins th�rapeutiques depuis la nuit des temps, il a certes des
avantages non discutables, si et seulement si cet outil est correctement
utilis�. Il est bien loin de temps des chasseurs - cueilleurs, o�
l�accessibilit� � la nourriture �tait tributaire de nombreux facteurs.
Aujourd�hui, nous vivons avec une offre toujours plus abondante, o� les saisons
ne rythment plus les choix et o� l�exotisme culinaire s�invite � votre table en
quelques clics. De plus, le grignotage est un ennemi qui rassure et remplit un
vide. Manger tout le temps, � toute heure, gr�ce � la facilit� d�acc�s � des
snacks en tout genre, m�me sains, ne vous aideront ni � perdre du poids, ni �
vous maintenir en bonne sant�. Le repos digestif est essentiel.
Remettre de l�ordre dans l�abondance, de la r�gularit� dans le chaos et de la
patience dans l�empressement, voil� les promesses d�une pratique bien
prometteuse.
Qu�est-ce que le je�ne intermittent et comment se pratique-t-il ?
Le je�ne intermittent a pour principe de suspendre toute prise de nourriture
plusieurs heures par jour et de concentrer ses prises alimentaires sur une
fen�tre plus restreinte.
Cette technique permet de mettre l�organisme au repos digestif pendant un
certain laps de temps : 10, 12, 16, parfois m�me 24 heures sans manger. Le corps
s�adapte en allant puiser dans ses r�serves l��nergie dont il a besoin pour
fonctionner, en d�toxifiant plus facilement, en mettant l�hormone de stockage
(l�insuline) au repos, en r�duisant le stress oxydatif tout en am�liorant les
capacit�s cognitives et digestives. En effet, vous serez plus alerte, votre
cerveau va fonctionner beaucoup mieux, vous serez plus r�actif. Votre estomac,
vos intestins pourront se mettre en veille quelques heures pour leur plus grand
bonheur.
Il a �t� �galement remarqu� que les personnes diab�tiques ou r�sistantes �
l�insuline avaient une am�lioration de leur �tat de sant� en pratiquant le je�ne
intermittent, pour autant que celui-ci soit correctement r�alis�, notamment avec
des aliments de qualit�.
La th�orie est bien belle. En pratique, les �quilibres alimentaires restent
d�application, surtout si votre objectif est d�affiner votre silhouette.
L�alimentation industrielle n�y a pas sa place, la r�duction drastique des
calories non plus. Vous devez combler vos besoins en macro et micronutriments
sur deux repas, voire trois, en fonction du type de je�ne que vous choisissez.
Il existe la formule radicale � OMD � ou � one meal a day �, qui ne peut, � elle
seule, remplir son r�le nourricier. Attention aux carences qui m�nent exactement
� l�effet inverse (fatigue, difficult�s � se concentrer, irritabilit�) et � des
compulsions alimentaires irr�pressibles. Evitez de sombrer dans le c�t� obscur
li� � l�obsession de l�alimentation.
Par contre d�ner vers 18h30 � 19 heures et petit-d�jeuner vers 7h30 semble la
solution la plus accessible pour b�n�ficier de ses nombreux atouts. Evitez de
rompre le je�ne avec des aliments comme les c�r�ales petit-d�jeuner ou des
tartines pain blanc/confiture.
Les cl�s du je�ne intermittent
Pour avoir les r�sultats concrets esp�r�s tant sur la perte de poids que sur
le r��quilibrage m�tabolique, il est essentiel de choisir des aliments de
qualit� d�une part et d��viter de titiller sa faim en consommant de larges
portions de glucides, notamment � index glyc�mique �lev�. Choisissez des
prot�ines de haute qualit� biologique comme de la viande, des �ufs ou du poisson
mais aussi des glucides complexes comme les l�gumineuses ou du quinoa, sans
oublier une bonne source d�acides gras mono et poly-insatur�s de premi�re
pression � froid, des ol�agineux pour assurer une sati�t� constante. Un, voire
deux fruits par jour maximum et des l�gumes � chaque repas.
Ne confondez pas je�ne intermittent et r�gime hypocalorique. Mettre son corps
en �tat de famine n�a jamais eu d�effet positif sur la sant�, ni m�me sur la
perte de poids.
Avoir faim signe le glas de tout effort. Si vous sautez le petit-d�jeuner,
vous aurez probablement plus faim le soir et vous consommerez plus de glucides,
provoquant des pics de glyc�mie et perturbant ainsi votre sommeil. Vous entrerez
dans un cercle tr�s vicieux.
D�poussi�rer ses cellules, retrouver un confort digestif optimal, r�duire
l�exc�s pond�ral et les risques associ�s, mais aussi se reconnecter avec ses
sensations de faim et de sati�t� sont des atouts ind�niables du je�ne
intermittent, s�il est r�alis� dans le confort et la bienveillance envers son
corps.
Sylvie Dejardin
02/02//2021