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Comment la situation des interprètes a-t-elle évolué ?

Gestion du son toxique des plateformes d’interprétation au PE et à la Commission

Les risques des nouvelles technologies

PE: une solution à long terme recherchée pour début 2023

Interpreters' delegation to the Commission: SCIC by-elections

Journée du Multilinguisme 24 septembre 2022

Interpreters : habemus pactum

Health and safety for interpreters!

Le PE introduit unilatéralement de nouvelles conditions de travail pour les interprètes

Les interprètes de la Commission ont besoin de notre soutien

La sortie du confinement au SCIC

A heads-up on plexiglas and some pieces of information

 

 

Comment la situation des interprètes a-t-elle évolué dans les différentes institutions ?
How has the situation of interpreters evolved in the different institutions?

Le point en début juin 2023 - Where are we in the begining of June 2023 ?

Gestion de la problématique du son toxique des plateformes d’interprétation au Parlement Européen et à la Commission

Vous vous souvenez de notre article « Santé auditive » (Health of Hearing) dans Le Lien no 93 en mai 2022. À l’époque, l’idée que le son compressé diffusé par les plateformes puisse présenter un risque pour la santé était nouvelle pour nos collègues. Aujourd’hui, elle commence à faire son chemin.

Ceux qui sont le plus touchés par ce son toxique sont les interprètes. Travaillant par définition avec un casque et plus souvent que la majorité des fonctionnaires sur plateforme, ils ont joué le triste rôle du canari dans la mine.

Le Parlement Européen, ayant introduit les réunions sur plateformes dès le début de la pandémie, a très vite constaté de nombreux cas de problèmes auditifs dans sa population d’interprètes. En 2021 déjà, dans le cadre d’une enquête anonyme auprès des interprètes ayant travaillé régulièrement pour l’institution, 69,2% des répondants ont déclaré avoir subi des troubles de l’audition depuis l’exposition au son des plateformes et ceci malgré une réduction du temps de travail en cabine.

Après le début de la « nouvelle normalité », la période post-pandémie avec ses réunions hybrides, il aura fallu quelques mois de grève du zèle des interprètes, pour que le Parlement Européen (après avoir court-circuité le réquisitionnèrent, en engageant des interprètes en partie non-accrédités) commence à prendre la situation au sérieux.

Un Accord Intérimaire sur l’interprétation des réunions avec participation en ligne (Temporary Agreement on Interim Interpreting Working Arrangements for meetings with remote participation) comprenant des limites d’exposition journalières et hebdomadaires et un système de compensations pour tout dépassement a été conclu le 17 octobre 2022. En partant du principe que le son est le critère clé pour les conditions de travail, l’Accord Intérimaire a été prolongé à deux reprises, afin de disposer de statistiques et de solutions techniques pour la négociation du texte définitif. Espérons qu’elles aient lieu dans un avenir proche et qu’elles seront couronnées de succès.

En outre, le PE essaie d’approfondir la question du risque pour la santé auditive en faisant appel à des experts de renommée internationale. Actuellement, le dépistage par le Service Médical se limite à une simple audiométrie qui ne permet pas détecter tous les symptômes déclenchés par le son toxique. Par contre, pour la première fois au Parlement Européen, il y a déjà eu des cas de troubles auditifs autres que les chocs acoustiques qui ont été reconnus comme maladie professionnelle pour les interprètes. Cependant, le problème n’est pas encore cerné complètement. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes face à un risque. C’est donc le principe de précaution qui doit s’appliquer.

Le nouveau Code de Conduite qui a été élaboré avec les interprètes et que le Bureau devra adopter indique aux participants des réunions virtuelles le type d’équipement à choisir pour sécuriser le son entrant. Malheureusement il n’est toujours pas prévu de le rendre obligatoire. C’est d’autant plus dommage qu’il s’agit là d’une mesure qui pourrait être réalisée à très court terme et qui permettrait d’entamer enfin la négociation sur les conditions de travail définitives en connaissance de cause. Les Eurodéputés devraient comprendre qu’utiliser un équipement adapté, comme celui que l’Institution leur a fait parvenir gratuitement, peut sauver l’audition tant des interprètes que des participants. (Pour tous les autres : un microphone conforme coûte entre 40 et 100 €.)

À la Commission Européenne également, l’application du Code de Conduite du SCIC pourrait permettre d’avancer de façon significative.

Malheureusement, pour l’instant on hésite à adapter le Code de Conduite aux connaissances actuelles et à reprendre les casques-micros parmi l’équipement à éviter. Et tout comme au Parlement, le haut management semble s’opposer à un Code de Conduite obligatoire en évoquant telle ou telle petite ONG qui serait privée de parole. Or, dans la grande majorité des cas, ce problème ne se pose pas et une règle respectée par tous pourrait tolérer une exception dans la limite de la faisabilité pour des cas extrêmes.
Quant aux limites d’exposition, la Délégation avait plaidé pour les limites du Parlement Européen fondées sur le vécu durant la pandémie.

Faute d'accord possible entre le SCIC et la Délégation des interprètes, l’approche se borne à un projet pilote au CdR et au CESE qui a pour but de relever le véritable besoin en participation en ligne et qui instaure une flexibilité pour les réunions hybrides avec une participation en ligne très limitée (MIPs, Mostly in Person Meetings). L’exercice de collecte de données statistiques a été élargi à la Commission.

L’exposition mesurée reste l’exposition théorique, non pas l’exposition réelle. L’exposition hebdomadaire est limitée seulement de façon indirecte et très large.
L’analyse des risques en est à ses balbutiements, l’enquête anonyme est reportée à un an pour s’accorder avec l’étude scientifique.

Le Service Médical se limite à effectuer une audiométrie comme un seul examen auditif sur les 4 promis. Depuis l’acquisition de la machine en septembre, les explications données varient: Pas de personnel formé, personnel pas disponible, machine en calibrage, pas de problème évoqué pendant la consultation avec le médecin – malheureusement, cette dernière a lieu après l’audiométrie.

Alors qu’il y a une trentaine d'interprètes qui ont notifié des problèmes auditifs à la Délégation des Interprètes du SCIC, la HR, basée sur les seuls examens d´audiométrie simple effectués par le Service Médical, parle au CLP de deux ( !) interprètes du SCIC ayant des problèmes de surdité due à l’âge,

« donc rien d’inquiétant ».

Contrairement au PE, pour les réunions en ligne sur Interactio, le SCIC travaille toujours avec les règles établies pendant la pandémie. Des mesures de crise sont d’application alors que la période de crise est terminée. Il arrive que des réunions demandées en distanciel (donc selon les règles- pandémie, s'avèrent en présentiel et sont travaillées en sous-effectif, vu que les règles étaient conçues pour permettre la distanciation. D'autres réunions en distanciel sont rallongées de fait par l’intégration de pauses café et dépassent donc les horaires permis. A l’inverse, des réunions programmées en présentiel sont transformées au pied levé en réunions hybrides par simple intervention d’un technicien, ce qui court-circuite toute discussion sur les horaires, tout test de son…

Le Comité des Régions et des Agences ont fait une demande d'interprétation pour des réunions hors Bruxelles avec le souhait que les interprètes travaillent depuis Bruxelles. Or, il n’y a pas de base légale pour ce format. Le SCIC, en accord avec la Délégation a quand-même soumis une offre qui aurait permis de respecter la santé et la sécurité. Le CdR a refusé l’offre et a externalisé.

Comme au Parlement pendant la grève, on trouve sur le marché libre des interprètes (certains même pas accrédités aux institutions) qui acceptent de travailler dans un flou règlementaire. Comme le SCIC ne peut pas satisfaire toute la demande, des DGs de la Commission concluent des contrats cadres avec des prestataires qui ne respectent pas les normes de qualité ni de déontologie de la profession (pas d’Accord sur les conditions de travail, facturation à l’heure, accréditation reposant sur quoi ?).

Nous demandons aux Institutions de respecter leur devoir de sollicitude et de tout faire pour garantir la santé et la sécurité au travail et de ne pas miner les conditions de travail de toute une profession.

26/03/2023

Dealing with toxic sound from interpreting platforms - how do the European Parliament and the Commission deal with it?

 

You may remember our article "Hearing health" in The Link No. 93 in May 2022. At that time, the idea that compressed sound broadcast by platforms could pose a health risk was new to our colleagues. Today, it is beginning to gain ground.

Those most affected by this toxic sound are the interpreters. Consistently working with headphones, and working on platforms more often than most other EU officials, they have played the sad role of the canary in the mine.

The European Parliament introduced platform conferences early on in the pandemic and encountered many cases of hearing deterioration in its interpreter population. Already in 2021, in an anonymous survey of interpreters who had worked regularly for the institution showed that 69.2% of respondents had experienced hearing problems since exposure to the sound of the platforms, despite a reduction of working time in the booth.

After the start of the 'new normal', the post-pandemic period with its hybrid meetings, it took a few months of work-to-rule by interpreters before the European Parliament (after having bypassed the requisitioning process by hiring partly non-accredited interpreters) started to take the situation seriously.

Temporary Agreement on Interim Interpreting Working Arrangements for meetings with remote participation, including daily and weekly exposure limits and a system of compensation for when these were exceeded, was concluded on 17 October 2022. On the basis that the quality of sound is the key criterion for working conditions, the Interim Agreement has been extended twice, so that statistics and technical solutions would be available for the negotiation of the final text. Let us hope that it will take place in the near future and that it will lead to a successful outcome.

In addition, in an attempt to further investigate the issue, the EP is calling on internationally renowned experts. At present, screening by the Medical Service is limited to a simple audiometry, which does not detect all the symptoms triggered by toxic sound. On the other hand, in the European Parliament hearing disorders other than acoustic shock are beginning to be recognised as an occupational disease for interpreters. However, the problem is not yet fully understood. One thing is certain, we are facing an occupational risk. The precautionary principle must therefore be applied.

The new Code of Conduct drawn up in collaboration with the interpreters and yet to be adopted by the Bureau tells participants in virtual meetings what type of equipment is required to secure incoming sound. Unfortunately, there are still no plans to make this mandatory. This is a pity because it is a measure that could be implemented in the very short term and would allow negotiations on the final working conditions to begin in full knowledge of the facts. MEPs should understand that using suitable equipment, such as the one they have received free of charge from the Institution, can save the hearing of both interpreters and participants. (For everyone else: a compliant microphone costs between €40 and €100).

In the European Commission, too, the application of the SCIC Code of Conduct could lead to significant progress.

Unfortunately, there is a reluctance to adapt the Code of Conduct to current knowledge and to include headsets in the equipment to be avoided. And just as in the Parliament, senior management seems to oppose a mandatory Code of Conduct by referring to some small NGO that would be deprived of a voice. However, in the vast majority of cases, this problem does not arise and a rule respected by all could tolerate an exception for extreme cases within the limits of feasibility.

As for exposure limits, the Delegation had argued for the European Parliament's limits based on experience during the pandemic.

In the absence of a mutually acceptable agreement between the SCIC and the Delegation of Interpreters, the approach is limited to a pilot project at the CoR and the EESC which aims to identify the real need for online participation and which introduces flexibility for hybrid meetings with very limited online participation (MIPs, Mostly in Person Meetings). The statistical data collection exercise has been extended to the Commission.

The exposure taken into account remains the theoretical exposure, not the actual exposure. The weekly exposure is limited only indirectly and very loosely.

 The risk analysis is in its initial stages, the anonymous survey has been postponed for one year to fit in with a scientific study.

The Medical Service limits itself to performing an audiometry as the only hearing test out of the 4 promised. Since the acquisition of the machine in September, the explanations given vary: no trained staff, staff not available, machine in calibration, lack of prescription during the consultation with the doctor ; unfortunately, the consultation takes place after the audiometry…

While there are about 30 interpreters who have reported hearing problems to the SCIC Interpreters' Delegation, the HR , based on the simple audiometry tests carried out by the Medical Service, has informed the CLP of two (!) SCIC interpreters with problems of age-related hearing loss, 

"so nothing to worry about".

Unlike the EP, for online meetings on Interactio, the SCIC still works with the rules established during the pandemic. Crisis measures are applied even though the crisis is over. Recently it has happened that meetings requested as remote meetings (i.e. according to the pandemic rules) turn out to be face-to-face and are thus worked under-staffed, as the rules were designed to allow for social distancing. Other remote meetings are de facto extended by incorporating coffee breaks and therefore exceed the times set out in the rules. Conversely, meetings scheduled as face-to-face meetings are transformed at short notice into hybrid meetings by the simple intervention of a technician, thus bypassing any discussion of time limits, any sound check etc.

Recently, the Committee of the Regions and some Agencies have requested interpretation for meetings outside Brussels with the wish that the interpreters work from Brussels. However, there is no legal basis for this format. SCIC nevertheless submitted an offer that would have allowed health and safety to be respected. The CoR refused the offer and outsourced.

As in the Parliament during the strike, there are interpreters on the free market (some of them not even accredited to the institutions) who are willing to work in a regulatory vacuum. As the SCIC cannot meet all the demand, Commission DGs conclude framework contracts with service providers who do not respect the quality and ethical standards of the profession (no Agreement on working conditions, hourly billing, accreditation based on what?).

We call on the Institutions to respect their duty of care and to do everything possible to guarantee health and safety at work and not to undermine the working conditions of an entire profession.

 

Les risques des nouvelles technologies

Conférence – le mot vient du latin conferre (« porter ensemble, rassembler »).

Jusqu'à la pandémie, c’était exactement cela le rôle des conférences au sein des institutions européennes. Elles ont rassemblé des participants de toute l’UE et parfois au-delà qui se sont retrouvés (souvent avec leurs interprètes) à Bruxelles ou ailleurs pour discuter sur les sujets d’actualité, échanger, décider parfois et aussi faire connaissance.

La pandémie a mis fin à cette façon de travailler. Face à l'interdiction de voyager et de se réunir, les réunions virtuelles via plateformes nous ont sauvé la mise nous permettant de continuer d’assumer nos missions. Elles ont permis de continuer un travail d’équipe, des rencontres qui étaient devenues physiquement impossibles.

Certains avantages de cette forme de réunions restent tentants encore aujourd’hui : elles ne nécessitent pas de déplacement et permettent d’économiser les frais d'hôtel et de transport et aussi une certaine pollution.

Cependant, elles ont un coût que beaucoup semblent ignorer. Une journée de réunion virtuelle est très fatigante. D'une part, pour les orateurs, parler dans le vide devant des caméras éteintes est frustrant. Ils ont tendance à forcer la voix. Mais d’autre part, les caméras allumées créent aussi un stress. Dans la vie réelle, voir l’autre d'aussi près correspond soit à une relation relativement proche soit à une situation d'agression. En plus, être face à sa propre image durant une journée entière et scruter sa propre mimique n'a rien de naturel.

Pendant les réunions en ligne, les interactions sont malgré tout limitées. Pas de gestuelle et de mimique (communication non-verbale), pas de conversations en marge de la réunion, pas de contact entre délégués et interprètes (et nous savons tous à quel point ces derniers aspects sont précieux).

Même les déplacements qui, avant la pandémie, nous semblaient être du temps perdu, ont du bon. Ce sont des moments “sas” qui nous permettent de faire la transition entre nos sphères de vie, entre les différents sujets, les différents interlocuteurs, de bouger un peu et oui, aussi de prendre un peu l’air. Avec les réunions en présentiel, il est tout simplement impossible d’enchaîner les réunions sans aucune pause.

Même si les frais de mission et une partie des émissions de carbone sont évités, les réunions virtuelles fonctionnent en utilisant une nouvelle technologie qui coûte cher si elle est bien ficelée et qui n'est exempte ni de problèmes techniques ni de risques tant pour les interprètes que pour les participants aux réunions. Le son comprimé peut nuire à la santé auditive et occasionner acouphènes, hyperacousie, vertiges etc. Un grand problème insidieux qui va de pair avec les conférences en ligne ne se précise donc que maintenant. Le son comprimé des plateformes peut être nocif pour la santé auditive tant des interprètes que des participants aux réunions.

La pandémie est tout doucement derrière nous. Le côté pratique et l'aspect des coûts moins élevés font la part belle aux vidéoconférences.

Or, d'une part, il est essentiel, afin de garantir la santé et la sécurité de tous, que les participants à distance prennent au sérieux le Code de Conduite des Services d’interprétation et utilisent un équipement correct (micros de table unidirectionnel conformes recommandés par le SCIC - pas de casque-micro, casque de téléphone, Bluetooth, micro intégré de l’ordinateur ou de la tablette…)

D'autre part, pour la santé et sécurité auditives, il est toujours préférable d’opter pour des réunions sur place. Dommage que la Commission semble désormais définir les budgets des réunions sans aucune marge pour les hôtels et les moyens de transport.

La technologie marque certes l’avenir, mais un avenir sans le côté humain et surtout la santé serait invivable.

Les problèmes évoqués ci-dessus ne concernent pas que les interprètes. L’ensemble du personnel utilise ces techniques dans son quotidien – même les jours de présence au bureau, on continue d’avoir des réunions virtuelles -. C’est un aspect important dont le comité paritaire télétravail, en charge d’évaluer la nouvelle DGE sur le télétravail en vue d’une éventuelle modification, devrait s’occuper.

26/03/2023

Workplace: the risks of new technologies

Conference - the word is derived from the Latin conferre ("to bring together").

Until the pandemic, this was exactly what conferences within the European Institutions were all about. They brought together participants from all over the EU who met (often with their interpreters) in Brussels or elsewhere to discuss, exchange and also get to know each other.

The pandemic put an end to this way of working. Faced with the ban on travel and meetings, virtual meetings via platforms were a lifeline. They allowed us to continue teamwork and meetings that had become physically impossible.

Some of the advantages of meetings of this kind are still tempting today: they not require travel and allow us to save hotel and transport costs and reduce pollution.

However, they come at a cost that many seem to ignore. A day of virtual meetings is tiring. On the one hand, it is frustrating for the speakers to speak off-camera, into the void. But on the other hand, turned-on cameras also create stress. In real life, seeing the other person at such close proximity would imply either a relatively close relationship or a situation of aggression. Moreover, seeing your own face all day long and scrutinizing your own facial expressions is not very natural.

During online meetings, interaction is, in reality, still rather limited: no gestures and facial expressions (non-verbal communication), no conversations in the margins, no contact between delegates and interpreters (and we all know how valuable the latter aspect is).

Even time spent going from one (work) place to another, which before the pandemic seemed to be a waste of time, has its benefits. These are " time out " moments that allow us to make the transition between the separate spheres of our lives, between the different subjects, the different interlocutors, to move around a bit and yes, also to get some fresh air. With actual physical meetings, it is simply impossible to hold back-to-back meetings without any break.

Even if mission costs are avoided and carbon emissions reduced, virtual meetings operate using new technology that is expensive if done right, and can give rise to technical problems and risks to both interpreters and meeting participants. Compressed sound can damage hearing and cause tinnitus, hyperacusis, dizziness etc. This major problem, insidious in nature, that is associated with online conferences is only now becoming clear. The compressed sound of the platforms can be harmful to the hearing of interpreters and meeting participants alike.

The pandemic has come to an end.

Nowadays, convenience and lower costs make videoconferencing the preferred option.

On the one hand, it is essential for the health and safety of all, that remote participants take the Interpreting Services’ Code of Conduct seriously and use the correct equipment (one-way tabletop microphone as recommended by the SCIC - no headset, telephone headset, Bluetooth, built-in computer or tablet microphone, etc.)

On the other hand, for hearing health and safety, it is always better to opt for on-site meetings. It is a pity that the Commission now seems to define the budgets for meetings without any margin for hotels and transport.

Technology is the future, but a future that disregards the human side, and most importantly health considerations, would be unbearable.

The problems mentioned above do not only concern interpreters, but also all staff who use similar technology throughout the day. Even when the participants are present on the premises, virtual meetings are continued to be held. This is an important aspect which should be addressed by the Joint Telework Committee, which is responsible for evaluating the new General Implementing Provisions on telework with a view to possible modification.

 

U4U, aux côtés des interprètes du Parlement européen : une solution à long terme recherchée pour début 2023

 

Grace à un dialogue social lancé par certains syndicats – U4U, Ethos, USL, les interprètes ont obtenu satisfaction par rapport à des mesures transitoires

La pandémie a bouleversé le mode de travail de nous tous et tout particulièrement celui des interprètes. En effet, interpréter, c'est un travail d'équipe qui s’effectuait toujours sur place. Par la force des choses, la distanciation sociale et le travail en ligne aidant, les conférences en ligne et les plateformes ont fait leur apparition dans le monde du travail des interprètes. Malheureusement, elles se sont avérées complexes, voire dangereuses. Elles augmentent considérablement la charge cognitive et peuvent même constituer un risque pour la santé auditive des interprètes comme des participants. Étant donné qu'au début de la pandémie, on manquait de connaissances et d’expérience, 44% des interprètes fonctionnaires du PE ont été victimes de problèmes auditifs.

Mais comme les plateformes présentent aussi certains côtés pratiques, nous savons aujourd'hui que les réunions en ligne et les plateformes sont très probablement là pour rester. Il paraît donc cohérent de les intégrer dans les conditions de travail des interprètes afin de garantir la santé et la sécurité sur le lieu de travail pour tous.

Dans un premier temps, l'administration s'est montrée peu disposée au dialogue. Il aura fallu plusieurs préavis de grève lancés par U4U et USL pour les amener à négocier de façon constructive.

Pour la première fois, le dialogue social a eu lieu en présence des deux syndicats ayant lancé le préavis de grève. Même si les Ressources Humaines et la DG Linc se sont d'abord montrés hésitants face à cette approche, elle a permis de dégager un Accord intermédiaire le 17 octobre. Les deux mois et demi passés ont été mis à profit pour collecter des données et pour préparer des mesures.

Un accord sur les conditions de travail à long terme est en vue pour début 2023. Nous sommes convaincus qu'en adoptant le même format, une collaboration constructive entre tous les acteurs (représentation des interprètes, syndicats, DG Linc et Ressources Humaines), il sera possible de trouver une solution satisfaisante tant pour les interprètes que pour l’administration.

Au-delà des bons résultats obtenus et de l'espoir pour l'avenir proche, cette négociation a mis à l'honneur le dialogue conduit avec les organisations syndicales. Voilà un modèle pour le futur du dialogue social au PE.

24/01/2023

U4U, alongside interpreters, a long-term solution hopefully by early 2023

Thanks to a social dialogue initiated by some unions - U4U, USL and Ethos - the EP interpreters have obtained satisfaction on transitional measures

The pandemic has changed the way we all work, especially interpreters. Interpreting is team work and used to be carried out on site. As a result of social distancing and work online, remote conferences and platforms have become a part of interpreters’ lives. Unfortunately, this new way of working has proven to be complex and even dangerous. It increases the cognitive load considerably and may even pose a risk to the hearing health of both interpreters and participants. Because of the lack of knowledge and experience at the beginning of the pandemic, 44% of EP staff interpreters suffered from hearing problems.

But as platforms also have some practical advantages, we now know that online meetings and platforms are most likely here to stay, so it seems consistent to integrate them into the working conditions of interpreters in order to ensure health and safety in the workplace for all.

Initially, the administration was reluctant to engage in dialogue. It took several strike notices by U4U and USL to bring them to constructive negotiations.

For the first time, the social dialogue took place in the presence of the two unions that had launched the strike notice. Although Human Resources and DG Linc were initially hesitant about this approach, it resulted in an Interim Agreement on 17 October. The past two and a half months have been used to collect data and to prepare measures.

A long-term agreement on working conditions is in sight for the beginning of 2023. We are convinced that by adopting the same format, a constructive collaboration between all actors, interpreters' representatives, trade unions, DG Linc and Human Resources, it will be possible to find a satisfactory solution for both interpreters and administration.

Beyond the good results obtained and the hope for the near future, this negotiation has shown the added value of a social dialogue conducted with the trade unions. This is a model for the future of social dialogue at the EP.

 

Interpreters' delegation to the Commission: SCIC by-elections

 

The Commission's Delegation of Interpreters (DI) began its mandate in October 2021. It has done a remarkable job, allowing it to function smoothly during the pandemic and then gradually return to normal.

It worked hand in hand with the delegations of freelance interpreters and the European Parliament (EP). Hearing health while working on platforms is the subject of a resolution that was voted by 94% of the interpreters present at a joint General Assembly of Commission, EP, staff and freelance interpreters.

In June 2022, three members (out of 9 in total) decided to leave the ID. The ID continued to function legitimately as allowed by its Rules of Procedure. The idea was to complement the SDI team to meet the impending challenges interpreters will face in defending their profession. On 3 October, by-elections (optional according to the Rules of Procedure) were requested from the CLP for this purpose. On 7 October, some interpreters called for a referendum to remove the current ID. However, their text does not mention any reason for this request.

The CLP decided to proceed with the elections (the electoral board is convened, the call for candidates is open, voting will start on 6 December). The request for a referendum will then be processed.

We call on interpreters to stand united and vote in the by-elections to complete the delegation. With this vote, you can ensure that interpreters are better represented. Let the ID (enlarged after the elections) do its work - it is by the results that it should be judged at the end of its mandate, as in any democracy.

21/11/2022

Délégation des interprètes à la Commission : élections partielles au SCIC

La Délégation des Interprètes de la Commission (DI) a commencé son mandat en octobre 2021. Elle a fourni un travail remarquable, permettant un fonctionnement aménagé pendant la pandémie, puis un retour progressif vers la normale.

Elle a travaillé main dans la main avec les délégations des interprètes free-lance et du Parlement Européen (PE). La santé auditive durant le travail sur plateformes est le sujet d'une résolution qui a été votée par 94% des interprètes présents lors d'une Assemblée Générale commune des interprètes de la Commission, du PE, fonctionnaires comme free-lance.

En juin 2022, trois membres (sur 9 au total) ont décidé de quitter la DI. La DI a continué à fonctionner en toute légitimité comme le permet son Règlement Intérieur. L'idée était de compléter l’équipe de la SDI pour répondre aux défis imminents auxquels les interprètes auront à faire face pour défendre leur métier. Le 3 octobre, des élections partielles (optionnelles selon le Règlement Intérieur) ont été demandées au CLP dans ce but. Le 7 octobre, certains interprètes ont lancé une demande de référendum visant à destituer la DI actuelle. Cependant leur texte ne mentionne aucune raison motivant cette demande.

Le CLP a décidé de procéder aux élections (le bureau électoral est réuni, l’appel à candidatures est ouvert, le vote commencera le 6 décembre). La demande de référendum sera traitée ensuite.

Nous invitons les interprètes à se montrer unis et à voter lors des élections partielles pour compléter la délégation. Par ce vote, vous pourrez garantir que les interprètes aient une représentation renforcée. Laissons la DI (élargie après les élections) faire son travail - c'est à l'aune des résultats obtenus qu’il conviendra de la juger à la fin de son mandat, comme dans toute démocratie.

 

Journée du Multilinguisme 24 septembre 2022

Journée du Multilinguisme 2022

La Journée du multilinguisme est l’occasion de plonger dans les coulisses du Parlement le plus multilingue au monde : découvrez comment le Parlement européen travaille dans 24 langues ! Rencontrez nos interprètes, nos traducteurs et nos autres professionnels du multilinguisme. Apprenez-en plus sur leur travail et découvrez l’intérieur de l’hémicycle.

Le multilinguisme garantit à tous les citoyens de l’Union européenne la possibilité de suivre le travail de leurs représentants démocratiques dans chacune des 24 langues officielles. La diversité linguistique et culturelle est l’un des atouts de l’Union européenne et est ancrée dans les traités de l’Union en tant que valeur fondamentale. La Journée du multilinguisme est l’occasion de voir cette diversité en action.

La Journée du multilinguisme 2022 se déroulera à la fois en ligne et en personne au Parlement européen à Bruxelles.

Mais n'oublions pas que les interprètes protestent contre leurs conditions de travail au Parlement. Célébrer le multilinguisme devrait aller de pair avec un traitement décent de ceux qui y contribuent.

Tag der Mehrsprachigkeit 2022

Der Tag der Mehrsprachigkeit ist Ihre Gelegenheit, hinter die Kulissen des Parlaments mit der größten Sprachenvielfalt der Welt zu schauen: Machen Sie sich ein Bild davon, wie das Europäische Parlament in 24 Sprachen arbeitet! Treffen Sie unsere Dolmetscher, Übersetzer und anderen mehrsprachigen Mitarbeiter, erfahren Sie mehr über ihre Arbeit und besuchen Sie den Plenarsaal.

Durch Mehrsprachigkeit wird sichergestellt, dass alle EU-Bürger die Arbeit ihrer demokratischen Vertreter in jeder der 24 Amtssprachen verfolgen können. Die sprachliche und kulturelle Vielfalt ist eine der Stärken der EU. Sie ist als Grundwert in den EU-Verträgen verankert. Am Tag der Mehrsprachigkeit im Parlament können Sie diese Vielfalt unmittelbar miterleben.

Der Tag der Mehrsprachigkeit 2022 findet sowohl online als auch vor Ort im Europäischen Parlament in Brüssel statt.

Wir sollten aber nicht vergessen, dass die Dolmetscher gegen ihre Arbeitsbedingungen im Parlament protestieren. Die Mehrsprachigkeit zu feiern, sollte mit einer angemessenen Behandlung derjenigen einhergehen, die dazu beitragen.

U4U se réjouit de cet évènement et réitère son attachement au multilinguisme qui fait partie intégrante de l'ADN européen, depuis le tout premier règlement européen (1958). Celui ci rompait avec les pratiques des organisations internationales en faisant des citoyens, et non seulement les états, les bénéficiaires du droit européen. Il engageait dès l'origine l'Union européenne (Communauté économique européenne à l'époque) à publier les documents juridiques et politiques dans toutes les langues officielles.

Le respect de la diversité linguistique reflète une approche radicalement nouvelle à la gouvernance supranationale et ancre la démocratie dans la construction européenne. Cet engagement demeure inchangé aujourd'hui. Prenons pour exemple récent la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe qui s'est tenue de mai 2021 à mai 2022 : les échanges et contributions ont pu se faire dans toutes les langues officielles de l'Union avec l'aide de la traduction automatique et les conclusions doivent guider maintenant le travail des institutions qui s'y sont engagées.

Rendez vous sur place ou en ligne pour célébrer la diversité linguistique et la démocratie européenne !

Documentation :

L'Union européenne, médiatrice interculturelle: le multilinguisme

Diversité linguistique et langue française en Europe

Interpreters : habemus pactum

U4U - Union syndicale Luxembourg - Ethos Europe

European Parliament: a successful negotiation with the unions

The following inter-union leaflet reports on a successful negotiation with the unions. It is a practice that shows that social dialogue can achieve useful results for the staff and for the institution. We want this practice of social dialogue to become widespread.

Parlement européen: une négociation réussie avec les syndicats

Le tract intersyndical ci-après rend compte d’une négociation réussie avec les syndicats. C’est une pratique qui montre qu’avec le dialogue social, on peut obtenir des résultats utiles pour le personnel et pour l’institution. Nous voulons la généralisation de cette pratique du dialogue social.

Habemus pactum! A first step to a solution on interpreter working conditions

As the old saying goes, where there’s a will there’s a way! The will we are talking about is that of the President of the European Parliament, Roberta Metsola. Thanks to her personal commitment as guarantor of social dialogue in the House, an interim agreement was finally reached to launch negotiations between DG LINC, DG PERS, the interpreters’ representatives and the trade unions concerning interpreter working conditions in the new context of multilingual remote participation. We would like to wholeheartedly thank the President for giving social dialogue a chance and showing that she genuinely cares for the well-being of EP staff. We would like to thank the Head of Cabinet of President Metsola - Alessandro Chiocchetti - whose fairness, openness and pragmatism made the agreement possible. We were glad to see that he attaches great importance to multilingualism as an integral part of the legislative work of our Institution.

We would also like to acknowledge the constructive spirit and contributions of all parties involved. The interpreters’ representatives showed once again their creativity and loyalty to the Institution by submitting workable proposals. The two trade unions who lodged the strike notice - U4U and USL - showed unwavering support for the interpreters’ cause and negotiated effectively by their side. DG LINC finally showed openness to accept balanced compromises.

Of course, this interim agreement is just a first step towards a final understanding on more permanent rules. A lot of work remains to be done. We stand ready to engage in meaningful negotiations scheduled to start in the week of 7 November 2022 as agreed with our counterparts. On the other hand, we expect that DG LINC honour their commitments, including clear and timely information of all meeting organisers.

Moreover, good sound quality and cooperative speaker behaviour are paramount to allow interpreters to do their job properly while interpreting remote speeches and to protect their health. Should those preconditions fail to materialise, interpreters might be unable to interpret despite their best efforts. Therefore, an enhanced awareness-raising campaign on a Code of Conduct on multilingual remote participation is a crucial commitment that DG LINC must live up to from the very beginning and for the entire duration of the negotiations and beyond.

Any negotiation requires mutual trust. We are ready to do our part and for that we announce the withdrawal of the strike notice effective immediately. Now is the time for flexibility and pragmatism in full respect of staff health and decent working conditions. Like we said, where there’s a will there’s a way…

09/11/2022

Habemus pactum ! Un premier pas vers une solution sur les conditions de travail des interprètes

Comme le dit le vieil adage, quand on veut, on peut! La volonté dont nous parlons est celle de la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Grâce à son engagement personnel en tant que garante du dialogue social au sein de la Maison, un accord provisoire a finalement été trouvé pour lancer les négociations entre la DG LINC, la DG PERS, les représentants des interprètes et les syndicats concernant les conditions de travail des interprètes dans le nouveau contexte de la participation multilingue à distance. Nous tenons à remercier chaleureusement la Présidente pour avoir donné une chance au dialogue social et montré qu'elle se soucie réellement du bien-être du personnel du PE. Nous tenons à remercier le Chef de cabinet de la Présidente Metsola - Alessandro Chiocchetti - dont l'équité, l'ouverture et le pragmatisme ont rendu l'accord possible. Nous avons été heureux de constater qu'il attache une grande importance au multilinguisme en tant que partie intégrante du travail législatif de notre institution.

Nous tenons également à saluer l'esprit constructif et les contributions de toutes les parties impliquées. Les représentants des interprètes ont montré une fois de plus leur créativité et leur loyauté envers l'Institution en soumettant des propositions réalisables. Les deux syndicats qui ont déposé le préavis de grève - U4U et USL - ont montré un soutien indéfectible à la cause des interprètes et ont négocié efficacement à leurs côtés. Enfin la DG LINC a fait preuve d'ouverture pour accepter des compromis équilibrés.

Bien sûr, cet accord intérimaire n'est qu'un premier pas vers un accord final sur des règles plus permanentes. Il reste beaucoup de travail à faire. Nous sommes prêts à nous engager dans des négociations sérieuses qui devraient commencer dans la semaine du 7 novembre 2022, comme convenu avec nos interlocuteurs. D'autre part, nous attendons de la DG LINC qu'elle honore ses engagements, notamment en informant clairement et en temps utile tous les organisateurs de réunions.

En outre, une bonne qualité de son et un comportement coopératif des orateurs sont primordiaux pour permettre aux interprètes de faire correctement leur travail lors de l'interprétation des discours à distance et pour protéger leur santé. Si ces conditions préalables ne sont pas réunies, les interprètes risquent de ne pas pouvoir interpréter malgré tous leurs efforts. Par conséquent, une campagne de sensibilisation renforcée sur un Code de conduite relatif à la participation multilingue à distance est un engagement crucial que la DG LINC doit respecter dès le début et pendant toute la durée des négociations et au-delà.

Toute négociation nécessite une confiance mutuelle. Nous sommes prêts à faire notre part et pour cela nous annonçons le retrait du préavis de grève avec effet immédiat. L'heure est à la flexibilité et au pragmatisme dans le plein respect de la santé du personnel et de conditions de travail décentes. Comme nous le disions, quand on veut, on peut…

Parlement Européen : où en est-on du conflit avec les interprètes ?

Durant la pandémie, au Parlement, la DG Linc commence très tôt à travailler sur les plateformes. On pensait être à l’abri, grâce à un projet pilote. Malheureusement, il s'est avéré que la technologie choisie n'était pas appropriée, 44% des interprètes fonctionnaires sont touchés par des problèmes auditifs.

La délégation des interprètes du PE a donc cherché le dialogue pour fixer un cadre garantissant la santé et sécurité des interprètes pendant l’interprétation d’orateurs participant à distance.

Quelle a été sa déception lorsqu'elle a dû constater que non seulement cette demande allait dans le vide, mais qu’en plus, et sans aucun dialogue social, la hiérarchie a décrété lors du retour aux conditions de travail pré-pandémie, que le travail sur plateforme y serait désormais intégré sans autre forme de procès.

Or, un travail sur plateforme est plus fatigant, la charge cognitive est plus grande et le risque d’être exposé à un son nocif pour la santé est plus élevé.

La délégation des interprètes a encore cherché la communication avec la hiérarchie. En vain.

Cet ultime refus de dialogue social a été la goutte qui a fait déborder le vase. En juin 2022, les interprètes fonctionnaires du PE ont décidé de faire grève. Une grève de zèle. Ils se sont rendus tous les jours au travail. Ils ont interprété les orateurs sur place, mais pas les participants en ligne.

Faute d’un accord cadre, la situation risquait de rester dans l'impasse. La DG Linc a décidé de ne pas réquisitionner des interprètes pour les réunions les plus importantes, mais de procéder à une « externalisation » : elle a engagé des interprètes non accrédités en dessous du tarif, ce qui est une claire violation du droit de grève.

Il faudra plusieurs rencontres entre les interprètes, le directeur du personnel et une forte implication du cabinet de la Présidente du PE et des trois syndicats ayant soutenu la grève, U4U, Ethos et USL, pour arriver à un accord de principe début octobre.

Même si les détails restent encore à négocier, il s'agit enfin là d'un bel exemple de dialogue social. À suivre.

05/11/2022

European Parliament: where do we stand on the conflict with interpreters?

During the pandemic, DG Linc in the Parliament started working on platforms very early on. The technology was thought to be safe, thanks to a pilot project. Unfortunately, it turned out that the technology chosen was not appropriate, 44% of staff interpreters are now affected by auditory problems.

The EP interpreters' delegation therefore sought dialogue with hierarchy to define a framework that would guarantee the health and safety of interpreters when interpreting speakers participating online.

Unfortunately, this request was in vain and, even worse, without any social dialogue, the hierarchy decreed that platform work would be included in the pre-pandemic working conditions without further ado.

But platform work is more tiring, the cognitive load is greater and the risk of being exposed to sound that is harmful to health is higher.

The interpreters' delegation tried again to communicate with the hierarchy but in vain.

This final refusal of social dialogue was the last straw. In June 2022, the EP's staff interpreters decided to take social action by working to rule. They went to work every day. They interpreted the speakers on the spot, but not the participants online.

As there is no a framework agreement in the EP, the situation was likely to remain deadlocked. DG Linc decided not to requisition interpreters for the most important meetings, but to “outsource": it hired non-accredited interpreters below tariff, which is a clear violation of the right to strike.

It took several meetings between the interpreters, the Human Resources’ Director and a strong involvement of the EP President's office and of the three trade-unions that supported the strike, U4U, Ethos and USL, to reach an agreement in principle in early October.

Even if the details are still to be negotiated, this is finally a good example of social dialogue. To be continued.

 

Health and safety for interpreters!

On Friday 16 September, the first joint General Assembly of Commission and European Parliament interpreters, both staff and freelance, has taken place. The aim of this GA is to articulate the demands of all interpreters in the European institutions: Health and safety at work must be guaranteed.

Indeed, having been declared critical staff for the functioning of the institutions, interpreters, both at the Commission and at the Parliament, have been physically present at work from the beginning of the pandemic. Unfortunately, it turned out that the technology chosen for remote meetings was not appropriate. The result was an unprecedented incidence of hearing problems (vertigo, nausea, hyperacusis, tinnitus, loss of frequencies, etc.) among interpreters. At the Parliament, which has used this technology on a larger scale, 44% of interpreters suffer from acoustic problems, at DG SCIC, 27 people have self-reported to the Interpreters' Delegation, 16 of them with medical certificates.

In order to avoid long-term disabilities and to ensure a safe environment for both interpreters and all participants in meetings, the Interpreters' Delegations request:

- On site participation as soon as reasonably possible (Commission and EP staff in Brussels, present in another building in the European district) ;

- Adaptation of the working conditions (legislative framework) to take into account the specificities of remote interpretation ;

- An obligation for active online participants to use peripherals (microphones) and connection settings that allow compliance with ISO standards ;

- Support from all trade unions, especially for the EP interpreters' work-to-rule, which up to now is only supported by Ethos, USL and U4U.

Resolution of the General Meeting

Santé et sécurité pour nos interprètes!

Ce vendredi 16 septembre a eu lieu la première Assemblée Générale Commune des interprètes de la Commission et du Parlement Européen, fonctionnaires et interprètes free-lance confondus. L’objectif poursuivi par cette AG est d’articuler la revendication de tous les interprètes des institutions européennes : que la sécurité et la santé sur le lieu de travail soient garanties.

En effet, ayant été déclarés « personnel critique » pour le fonctionnement des institutions, les interprètes, tant de la Commission que du Parlement, ont répondu présents dès le début de la pandémie. Malheureusement, il s’est avéré que la technologie choisie pour les réunions en distanciel n’était pas appropriée. Résultat : une incidence sans précédent de troubles auditifs (vertiges, nausées, hyperacousie, acouphènes, perte de fréquences…) auprès des interprètes. Au Parlement, qui a fait appel à cette technologie à plus grande échelle, 44% des interprètes souffrent de problèmes acoustiques. A la DG SCIC, 27 personnes se sont auto déclarées souffrantes auprès de la Délégation des Interprètes, dont 16 avec des certificats médicaux à l’appui.

Afin d’éviter des invalidités dans le long terme et pour garantir un environnement sûr tant pour les interprètes que pour tous les participants aux réunions, les Délégations des Interprètes demandent :

- Une participation en présentiel dès que ceci est raisonnablement possible (personnel de la Commission et du PE à Bruxelles, présent dans un autre bâtiment du quartier européen) ;

- Adaptation des conditions de travail (cadre législatif) pour prendre en considération les spécificités de l’interprétation à distance ;

- Une obligation pour les participants actifs en ligne d'utiliser des périphériques (micros) et des paramètres de connexion permettant de respecter les normes ISO ;

- Un soutien de la part de toutes les organisations syndicales, notamment pour la grève de zèle des interprètes du PE, soutenue jusqu'ici uniquement par Ethos, U4U et USL .

 

Why are European Parliament interpreters on strike?

U4U is one of the two trade unions supporting EP interpreters and Delint (EP interpreters' delegation) in their strike for decent working conditions. They denounce a worrying situation that affects the hearing health of the whole profession, even of all participants in remote meetings. This article is a useful read.

In fact, under the current legal and technical circumstances interpretation from the floor is provided, but no remote speeches are interpreted. The EP interpreters' struggle concerns all staff and in particular SCIC, the Commission’s Directorate-General for Interpretation.

U4U supports this action as well as the interpreters' demands :

- An immediate end to the illegal hiring of « strike-breakers » by the EP (non-accredited interpreters, hired via an external service provider under non-compliant conditions) and negotiations for a minimum service as practiced in the main European institutions;

- Closing the legal vacuum by including work on platforms (Interactio etc.) in the negotiated working conditions;

- Ensuring health and safety at the workplace by a mandatory use of appropriate devices (microphones etc.) by the participants.

U4U asks the EP administration not to block the social dialogue, which is the only way to solve this conflict in the interest of the Institution and the staff.

Pourquoi les interprètes du Parlement Européen font-ils grève?

U4U est l’un des deux syndicats à soutenir les interprètes du PE et la Delint (délégation des interprètes du PE) dans leur grève pour des conditions de travail décentes. Ils dénoncent une situation inquiétante impactant la santé auditive de toute la profession, voire de tous les participants aux réunions à distance. Vous lirez utilement cet article paru dans Politico.

Dans les faits, nos collègues interprètent bien les prises de parole de la salle, mais aucune prise de parole à distance n’est interprétée. La lutte des interprètes du PE concerne tout le personnel et notamment la DG SCIC (Direction générale de l'interprétation) de la Commission. U4U soutient cette action ainsi que les revendications des interprètes pour :

• Un arrêt immédiat de l’engagement illégal de « casseurs » de grève par le PE (interprètes non-accrédités, engagés via un prestataire de service externe selon des conditions non-conformes) et négociations d’un service minimum comme cela se pratique dans les principales institutions européennes ;

• Combler le vide juridique grâce à l’intégration du travail sur plateforme (Interactio etc.) dans les conditions de travail négociées ;

• Garantie de la sécurité et santé sur le lieu du travail grâce à une obligation d’utilisation de périphériques (micros etc.) adéquats par les participants.

U4U demande à l’administration du PE de ne pas bloquer le dialogue social, seule voie qui permettra de résoudre ce conflit dans l’intérêt de l’institution et du personnel.

05/07/2022

 

Le PE introduit unilatéralement de nouvelles conditions de travail pour les interprètes

Deux syndicats (U4U et USL) déposent un préavis de grève des interprètes au PE et dénoncent un manque flagrant de dialogue social

Lettre de U4U du 27 juin 2022

Madame la Présidente,

Je vous remercie de votre réponse suite au dépôt d’un préavis de grève concernant les interprètes du PE. Je vous remercie également de votre disposition pour la poursuite du dialogue social sans lequel on ne saurait obtenir un bon climat au sein de l’institution. J’attire par ailleurs votre attention sur le recours à des pratiques de votre administration – appel à un sous contractant externe non accrédité, – visant à remplacer le personnel gréviste dans des conditions dégradés. Pour rappel, des modalités de réquisitions dans les institutions européennes existent au bénéfice de tous, mais sont ignorés au PE. Les pratiques que votre administration se propose d’introduire, ne correspondent ni à l’esprit ni aux règles d’une fonction publique européenne. Si de telles pratiques étaient connues à l’extérieur, par exemple par la presse, la bonne image du Parlement Européen, à laquelle tout comme vous, nous sommes attachés, serait fortement compromise.

U4U sera représenté cet après-midi à la réunion de dialogue social proposée par vous, par un membre de sa direction : Maria Lengenfelder. Je souhaiterais que pour la suite du dialogue soit garanti également via une connexion à distance la présence d’autres participants utiles.

Enfin, comme nous avons eu le loisir d’en parler avec M. Knudsen, nous considérons que l’accord cadre régissant les relations entre la représentation du personnel et l’institution est largement obsolète et doit être réformé. L’absence d’un cadre moderne régissant les relations professionnelles au sein du PE explique en partie la situation de blocage actuelle.

En vous remerciant de l’attention prêtée à la présence lettre, je vous prie , Madame la Présidente, de croire en l’expression de ma très haute considération.

Georges Vlandas
Président

Lettre à Madame la Présidente du PE

Dear Madam President,

First of all we would like to thank you for your reply and for listening to the interpreters’ representatives. We sincerely hope that your commitment is the beginning of a process to reach a satisfactory solution for all parties concerned in the interests of our Institution. We will take part in the meeting called by the Director-General of DG PERS on your behalf for tomorrow at 14.30. Let us take this opportunity to ask you to give mandate to a representative of your cabinet to attend the meeting and follow the entire process until a final solution is found.

We would like to stress that it is very unfortunate that such meeting is not held earlier as it will coincide with the beginning of the programmed industrial action. In spite of that, we will make a constructive contribution as we have always done.

However, we regret to inform you that DG LINC Management does not seem to share our will to negotiate a way out of the current impasse with openness and good faith. They have decided to provide the simultaneous interpretation service for a number of meetings (e.g. AFET Interparliamentary Committee meeting of tomorrow 27 June 2022) by resorting to an external provider, namely Kudo. The AFET team will cover 24 languages and will be composed of two interpreters per booth. The interpreters were recruited with a half-day contract, they were asked whether they were familiar with Interactio but were not told who their client would be. Such information was disclosed to them only after signing the contract. Such unprecedented and extreme decision by DG LINC is problematic for many reasons from an operational, legal and social dialogue point of view.

From an operational standpoint, not all recruited interpreters are accredited to work for EU institutions. EU accreditation has always been a guarantee of the professional quality of freelance interpreters and has always allowed the EP to provide the high-quality interpretation service that MEPs and other meeting participants rely on for their work. This guarantee has now been brushed aside by DG LINC’s rash decision.

Secondly, the team originally assigned to the AFET meeting was partly composed of staff interpreters. Those colleagues have been taken out of the meeting and not all of them have been redeployed to other meetings. This shows a cavalier management of scarce human and financial resources.

Thirdly, many interpreters on the team will be working from home, thereby increasing the chance of technical incidents and lowering the overall quality of interpretation.

This decision is unheard of in that statutory meetings had always been serviced in-house even before the pandemic and even during peak periods of the interinstitutional calendar, when the market was virtually depleted of accredited freelance interpreters. By proceeding in this fashion, DG LINC has deliberately breached a number of rules in force.

Firstly, the decision constitutes a flagrant violation of the right of collective bargaining and action enshrined in Article 28 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union. Instead of negotiating a solution to the current conflict, DG LINC has decided to replace their staff with external staff, thereby de facto emptying the right of collective bargaining and action of its meaning. Moreover, DG LINC is in breach of Article 31 on fair and just working conditions of the Charter, which lays down that “every worker has the right to working conditions which respect his or her health, safety and dignity”. Faced with a collective action from their own staff who are trying to protect their health against toxic sound, DG LINC not only neglected their duty of care by not protecting the interpreters’ health, but they also externalised the problem by exposing external staff to the same hazard.

Secondly, the interpretation arrangement in question is in breach of the Agreement on Working Conditions and the Pecuniary Regime for Auxiliary Conference Interpreters (ACIs) recruited by the Institutions of the European Union as well as the Conditions of Employment of Other Servants of the European Economic Community and the European Atomic Energy Community. The former does not allow half-day contracts, whereas the latter lays down that freelance interpreters are subject to the same working conditions as staff interpreters when they work for the European Parliament. DG LINC has therefore opted for social dumping at the European Parliament, the institutions that champions workers’ rights.

Thirdly, Article 10.1 of the Interpreters’ Working Conditions concerning manning strength has been flouted as only two interpreters per booth have been deployed to the meeting instead of three interpreters per booth.

Fourthly, DG LINC has breached Article 3.1 of the Code of Conduct on Multilingualism (Bureau decision of 1 July 2019), which states that interpretation for statutory meetings “shall be provided exclusively by the Directorate-general for Logistics and Interpretation for Conferences”, i.e. with the deployment of staff interpreters and accredited freelance interpreters.

All of the above is a very bad omen for the process that is about to start under your auspices. DG LINC is once again failing to recognise the importance of social dialogue in the House. Regrettably, DG PERS has adopted the same policy: according to the rules in force concerning industrial action and strike, DG PERS should have used the five-day notice to negotiate the scope and practicalities of a guaranteed minimum service with the trade unions who had submitted the strike warning. Today’s AFET interparliamentary meeting could have been included in such minimum service and the interpreters would have guaranteed the simultaneous interpretation service. Instead, DG PERS’s Director-General, Mr Knudsen, wrote to the trade unions on 24 June (7 days after the strike warning was sent) to invite them to a meeting on 27 June, that is the first day of collective action. That shows utter disrespect for the rules and the interlocutors. This is not the first time that DG PERS ignores the rules on work stoppages. The European Parliament was condemned by the Court of Justice in Ruling No. T-402/18 for unlawful mass requisitions of interpreters.

In light of the above, we ask that DG LINC’s decision on the provision of the interpretation service for the AFET Interparliamentary meeting taking place today and for any other meetings with a similar arrangement be revoked and that staff interpreters and accredited freelance interpreters recruited directly by DG LINC according to the lawful procedure be assigned to those meetings. Furthermore, we ask that a negotiation on a regulatory framework on multilingual remote participation be launched as soon as possible with a view to finding an agreement before the summer recess. As a sign of goodwill, and despite the fact that DG PERS has not approached us to negotiate a minimum service as they should have done according to Article 6 of the Annex to the Framework Agreement of 1990 between the EP and the OSPs, we are willing to call off the actions for tomorrow, 27 June 2022.

Yours sincerely,

U4U     USL

Lettre de la Présidente (Original en FR)

Dear members of the Bureau of the Delegation of staff interpreters,

I would like to thank you for the fruitful meeting we had last Thursday and for our open and comprehensive discussions on the situation concerning remote interpretation in the European Parliament.

I acknowledge that without your dedication it would not have been possible to continue our work throughout the pandemic and on behalf of our Institution I thank you.

Following the lapse of the extraordinary measures on 12 June 2022, we are currently moving towards new working methods of committees, allowing Members to intervene remotely under specific circumstances. The Constitutional Affairs Committee is tasked to propose the necessary changes to the Rules of Procedure in this regard. It is now our shared responsibility to ensure the carrying out of all necessary activities of the Parliament in the best possible way, after a very difficult period for all. I have carefully listened and examined your requests and I am fully committed to assist in finding appropriate solutions in the interest of our Institution.

I have therefore asked Parliament’s administration to start gathering all relevant information in order to properly assess the impact remote interventions under the new working methods of committees will have on the interpretation services you provide.

Moreover, by letter attached to this email, I informed the trade unions U4U and Union Syndicale Luxembourg that I have tasked Mr Kristian Knudsen, Director General for Personnel, along with Ms Agnieszka Walter-Drop, Director General for Logistics and Interpretation for Conferences, and our medical service, to begin a social dialogue with a view to reach a common position in the interest of the service and the smooth running of Parliament.

The social dialogue, of which I am the guarantor, has now started. As you rightly pointed out in an email earlier, a strike would be disruptive for the Parliament’s functioning and stressful for everyone involved. I therefore believe that the social dialogue should be given the chance it deserves to address the problems you raised in our meeting and to allow Members of Parliament to fully exercise their mandate.

I am sure that the discussions starting on Monday will bear their fruit. You can count on my engagement and my full support as I do on your sense of responsibility as demonstrated throughout the last two years.

Best regards,

Roberta Metsola

 

Réponse de la Présidente du 22 juin 2022

Préavis de grève envoyé le 17 juin 2022   Prolongation du préavis de grève jusqu'au 12 septembre 2022

Échange de courriels entre les syndicats pour la préparation du préavis de grève.

Santé auditive I Health of Hearing - Santé auditive II Health of Hearing

Les interprètes de la Commission ont besoin de notre soutien

La pandémie a durement frappé les interprètes.

Ce corps de métier s'est montré très flexible et a fait preuve d’énormément de résilience et de bonne volonté. Il a été déclaré personnel critique et est sur le pont depuis la première heure.

Or, les mesures de distanciation sociale et l'espace exigu d'une cabine d’interprétation ne sont pas compatibles. Lors du premier confinement, la délégation des interprètes a défini avec l'administration des conditions de travail intérimaires pour permettre la continuité du fonctionnement des institutions (Business Continuity). Ces dérogations aux conditions normales de travail devaient se limiter au premier confinement.

Malheureusement, l'administration du SCIC n'a pas respecté cette limitation dans le temps. Aujourd’hui, pour ce qui est des conditions de travail des interprètes, et, deux ans après le début de la pandémie, c'est le plus grand flou qui règne. Alors que la charge de travail a, à nouveau, bien augmenté, les infractions aux conditions de travail mettant en question la santé des interprètes et la possibilité de fournir un travail de qualité s’accumulent.

Afin d’éviter l’épuisement du personnel, la Délégation des Interprètes a donc demandé une codification des dérogations aux conditions de travail pour la période de crise.

Ces négociations ont commencé en décembre et ne sont toujours pas clôturées. La Délégation des Interprètes est constructive, elle a fait des concessions partout où elle a trouvé cela raisonnable et responsable. Elle veut trouver une solution qui permette au SCIC de fonctionner correctement tout en garantissant la santé des interprètes et la qualité de leurs prestations.

Cependant, même si cette solution devait avoir un coût assez bas, pour autant qu’elle soir appliquée avec un peu d’habilité, elle ne serait pas gratuite. Le SCIC doit recevoir une aide budgétaire de la Commission. Le SCIC ne saurait financer les contreparties légitimes d’un travail en pandémie à partir de sa seule dotation budgétaire. Ce qui est inacceptable, c'est de répercuter les inconvénients d’un travail en période de pandémie sur les seuls interprètes, qu’ils soient statutaires ou free-lance.

Ainsi, plusieurs interprètes sont partis en préretraite en raison des conditions de travail érodées. Ainsi, suite aux conditions de traçage plus strictes appliquées par la Commission par rapport à la Belgique, le coût des quarantaines imposées pour les cas-contacts des interprètes free-lance ne peut pas être répercuté sur ces derniers en annulant leurs contrats ! Désormais et dans la mesure du possible, certains free-lance évitent les engagements au SCIC. Pourtant, ils sont essentiels pour garantir un fonctionnement du SCIC avec le degré de flexibilité nécessaire.

Dans cet effort de gestion de crise, les interprètes ont besoin du soutien de la Commission, y compris face au Conseil, « le client » le plus important du SCIC.

Les négociations paraissent aujourd’hui dans l’impasse. U4U considère qu’il faut impliquer le Comité du personnel, voire les syndicats.

Nous demandons une réunion intersyndicale dans le but d’entamer un dialogue social pour enfin remédier aux problèmes rencontrés par les collègues.

08/02/2022

The Commission’s interpreters need our support

The pandemic hit interpreters hard. This profession has been very flexible and has shown great resilience and goodwill.

Interpreters were declared critical personnel and have been on deck since the first hour.

Social distancing measures and the cramped space of an interpreting booth are not compatible.

During the first lockdown, the Interpreters' Delegation agreed with the administration on interim working conditions to ensure the continuity of the institutions' operations (Business Continuity). These exemptions from normal working conditions were limited to the first lockdown.

Unfortunately, the SCIC administration did not respect this time limit. Today, two years after the start of the pandemic, the working conditions of interpreters are in a state of flux.

While the workload has indeed increased again, violations of working conditions that put the health of interpreters and the possibility of providing quality work in question are accumulating.

In order to avoid a general exhaustion, the Interpreters' Delegation therefore asked for a codification of derogations : sustainable working conditions respecting both quality and health requirements were to be negotiated for the period of the crisis.

These negotiations started in December and have not yet been concluded. The Interpreters’ Delegation is constructive, it has made concessions wherever reasonable and responsible. It wishes to find a solution that allows SCIC to function while guaranteeing the health of the interpreters and the quality of their services.

However, while these solutions, applied with some skill, should be fairly low cost, they would not be for free. SCIC needs budgetary support by the Commission. SCIC cannot finance the legitimate compensation for crisis measures during a pandemia from its budget alone.

What is unacceptable, however, is to pass the disadvantages of working under in a pandemic only to the interpreters, both statutory and freelance.

The Service is chronically understaffed. Several interpreters have chosen early retirement because of deteriorating working conditions. As to free-lance interpreters, the cost of the quarantines of freelance interpreters due to stricter tracing conditions at the Commission than in Belgium cannot be financed by cancelling freelance contracts that are considered contact-cases according to the (stricter) Commission rules, but not according to Belgian rules. Some freelancers avoid SCIC engagements as much as possible.

And yet, SCIC cannot function with the necessary flexibility without freelance interpreters.

Interpreters need the support of the Commission, also in the face of the Council, SCIC's most important client, in this crisis management effort.

Negotiations have reached an impasse.

U4U considers that CLP and even the unions must be involved.

We call for an inter-union meeting to finally resolve this problem, which is unworthy of a major European employer.

Lettre du CLP de Bruxelles à la DG SCIC du 09/02/2022

Madame la Directrice générale,

Ce jour, le bureau du comité du personnel de la Commission à Bruxelles a été informé d’un dialogue social intense en cours, en ce moment, au SCIC . Ce dialogue concerne l’exercice du métier d’interprète en période de pandémie. Nous comprenons que, pour l’instant, le dialogue entamé n’a pas abouti à une solution qui agrée à nos collègues interprètes. Une dernière réunion est prévue jeudi prochain.

Au-delà de cette échéance, en l’absence d’un accord, et après en avoir discuté avec vous, nous allons demander aux organisations syndicales de reprendre les discussions. Les règles qui régissent l’exercice du métier d’interprète ont été établies dans le passé suite à un accord avec les organisations syndicales . En l’absence d’un accord avec la délégation, le fait de déroger à ces règles doit faire l’objet d’une discussion avec ces mêmes organisations syndicales. Le CLP compte les alerter de l’actualité de cette perspective. Enfin, le CLP est conscient que la solution aux problèmes discutés ne pourra pas relever de la compétence de votre seule direction générale. En effet, pour répondre aux attentes légitimes du personnel d’interprétation, qu’il soir fonctionnaire ou free-lance, le SCIC a besoin du soutien de la Commission. Et le CLP soutient une telle approche.

Dans l’attente de vous rencontrer, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de ma considération la meilleure.

Georges Vlandas
Président du CLP de la Commission à Bruxelles

La sortie du confinement au SCIC : tenir au maximum compte des souhaits du personnel

L’heure est à la sortie du confinement. Certains essaient de renouer avec la normalité « d’avant », d’autres continuent le télétravail. Pour les interprètes, c’est un tâtonnement. Pendant le confinement, les réunions avec présence des participants et des interprètes étaient devenues impossibles. A la recherche d’une alternative, la DG SCIC a progressé sur la voie de la vidéoconférence avec toutes les complexités qu’elle comporte. (voir plus ci-après)

L’heure est au dé-confinement. Certains essaient de renouer avec la normalité « d’avant », d’autres continuent le télétravail. Pour les interprètes, cheville ouvrière des institutions internationales et véritablement multilingues, c’est un tâtonnement. Pendant le confinement, les réunions avec présence des participants et des interprètes étaient devenues impossibles. A la recherche d’une alternative, la DG SCIC a progressé sur la voie de la vidéoconférence avec toutes les complexités qu’elle comporte.

Tout doucement, les réunions normales reprennent. L’objectif étant la compréhension, le port du masque est problématique. La qualité du son avec masque se rapproche probablement de celle d’un participant ayant une mauvaise connexion internet, mais parler longtemps avec un masque s‘avère très fatigant. La distanciation est donc d’autant plus importante. Mais là aussi, problème!

Une cabine d’interprétation est exiguë, 3,20m x 1,80m x 2,30m pour trois personnes en temps normal, ce qui correspond à un volume d’air d’un peu plus de 4m3 par personne. Ceci est minime par rapport à la législation belge qui prévoit, pour fonctionnement en temps normal, un volume d’air par personne de 10m3 pour les espaces de travail.

De surcroît, la distanciation, même avec masque, est prévue pour les grands espaces aérés et les expositions courtes - or les réunions présentielles durent plusieurs heures. Il fallait donc trouver une solution. Dans un premier temps, le SCIC a opté pour l’approche consistant à ne pas faire travailler les interprètes d’une même langue dans la même cabine: ceux-ci étaient répartis entre plusieurs cabines de telle sorte qu’une cabine (désinfectée) ne soit occupée que par une personne.

C’est un système qui peut fonctionner, mais seulement lorsque le nombre de langues parlées est relativement limité. (Option prise par le Parlement Européen qui se limite à travailler avec seulement 8 langues.) La quantité de salles équipées d’un nombre suffisant de cabines ne permet pas de proposer toutes les langues de travail à la fois dans plusieurs conférences en même temps.

Le Conseil, particulièrement impatient de reprendre un travail en configuration présentielle, a donc examiné plusieurs possibilités : un complément par des cabines mobiles, solution qui s’avèrerait impossible vu le manque de collaboration du fournisseur du système, un couplage de deux salles, impossible techniquement, paraît-il (au XXI° siècle?) et enfin une séparation des cabines par un plexiglas pour y installer deux interprètes.

C’est cette dernière option qui l’a emportée au Conseil : une vitre en plexiglas qui sépare les deux moitiés de la cabine (indépendantes pour ce qui est de la climatisation d’après ce que l’on nous dit), mais qui laisse un espace ouvert vers le plafond et le fond de la cabine (50cm et 1m respectivement). Les deux Services Médicaux de la Commission et du Conseil ont donné leur feu vert, alors que le Service Médical du Parlement européen a jugé le risque trop élevé et a refusé la proposition.

Le Conseil installe donc à tour de bras cette construction en plexiglas. (Le 4 juin, des interprètes se sont trouvés devant un fait accompli et ont dû refuser de travailler avec ce système pour lequel une position officielle du SCIC se fait toujours attendre.)

Comment une solution jugée dangereuse au Parlement européen peut-elle être sûre au Conseil ? Le Service Médical peut-il être sûr que le risque encouru sera acceptable ? S’est-il entouré de l’expertise nécessaire ? Pour rappel, dans les états membres, les mesures de pandémie ont été définies par des pools de spécialistes en la matière. Le comité paritaire pour l’hygiène et la sécurité au travail (CPPT) a-t-il été consulté ?

Ne serait-il pas davantage approprié d’appliquer le principe de précaution et de pousser les solutions 1 et 2 (cabines mobiles ou couplage de salles), ou au moins de perfectionner la séparation pour qu’elle divise vraiment la cabine en deux ?

Les sensibilités concernant les futures conditions de travail divergent, ce qui est compréhensible. Tout un chacun a sa vie et a droit à son opinion.

Mais qui dit réunion présentielle dit participants ayant transité par des gares et des aéroports, dit collègues qui se fréquentent et dont la vie aura repris son cours, y compris les contacts entre enfants dans les crèches et les écoles. Pour éviter les risques, prenons toutes les précautions.

26/06/2020

Voir aussi le dossier du Parlement Européen...

A heads-up on plexiglas and some pieces of information.

By SCIC INTERPRETERS DELEGATION Friday, June 26, 2020

Breaking news: Plexiglas, Interactio, working in the Council.

The Delegation is writing to you directly for the first time in months. During those months, we’ve been present on the forums where we’ve encouraged discussion to take place in the hope that this would bring the service together and keep a sense of “one service” at a difficult time.

It’s partly been successful with some very long and interesting threads, but the ID has also been told that we should resume more formal email type communication.

We have, of course, done everything possible to engage constructively with management on the big issues of the day: the plight of our AIC colleagues, returning safely to the booth, keeping the service working (including the smaller booths) and working conditions for platforms.

We have agreed working rules for platforms that are “interim” pending proper negotiations, we form part of a “task force” which studies all the Rapports de Séance and the questionnaires that come from interpreters working platforms, we agreed at the GTP level and with heavy conditions, to go down the plexiglas path in an attempt to get the smaller booths back in the saddle in the council, but opted not to in the EESC because the airflows are not convincing. That doesn’t conclude the matter in the EESC but means that more work needs to be done. More on Plexiglas below.

Sadly, there are still issues with many files.

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We had a meeting this morning with the CLP and representatives of two staff trades unions to discuss the recent petition for AICs. This is an AIIC dossier but representatives of the ID will be present on Wednesday when the CLP meet with our Director General and AIIC

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During the same meeting, we confirmed and were comforted by promises of full support from the CLP and two unions if –as we have at times feared- we are forced down the road of a “concertation”-based negotiation under the framework agreement in the presence of the unions, SCIC and DG HR in order to obtain reasonable working conditions for the platforms.

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At lunchtime today, we met with the DG and her Directors in order to explore an alarming development in our relationship with the Council Secretariat. It appears that the GSC would find difficulties working within the framework of the four scenarios which we have agreed for platforms with the Programming Unit. In turn, we informed management that staff would not be able to accept working for the Council on platforms under standard working conditions. (particularly since at the moment, standard working conditions means two per booth even in some large regimes and in plexiglas). Management appeared to understand our message that 4 hour sessions, à deux, without break, on platforms, in the council working environment would bring the staff out in droves. A General Assembly has been penciled in for September if our belief (that we see eye-to-eye with top management on this) is not confirmed.

Finally, a note on plexiglas. During a test of the partitions that took place in the Berlaymant Schuman room this week, a source of smoke was used to test how efficient the partitions are at preventing aerosols or, in this instance, fine white smoke, from transiting to the other side of the booth if the partition doesn’t reach the ceiling. In short, they don’t. If smoke is emitted at head height whilst standing, it drifts straight over the partition and settles gently on the other side.

This is bad news because the partitions in the Council rooms also don’t reach the roof of the booths. Therefor we are issuing this warning to colleagues after raising it with management. We’ve also asked for tests with smoke to be carried out in the Council. We stopped short of asking that meetings stop in plexi equipped rooms in the Council on the basis that smoke emitted at mouth level (where you’d be working) did not make it to the other side and that the airflows in Council buildings are slightly different in that a more forceful down flow is produced. A suivre.

There are other issues which were not discussed in either of our meetings today but which are on our radar. They appear in telegraphic form below. We will post this on the forums as well, because our AIC colleagues stay in the loop that way and we like the idea that sometimes it generates discussions - which will stay firmly within the moderation policy, will they not.

TWO PER BOOTH

The problem.

Two interpreters per active language are assigned to meetings with more than 6 passive languages. This is a breach of the Agreement. It stems from a letter the D.I wrote on March 13 to the Director General where we proposed measures for the immediate health crisis and only where the number of languages and meetings were kept to the absolute minimum: see (DI FFH 13 March)

If we make the assumption that plexiglas dividers will ultimately be adopted more or less everywhere, then SCIC’s intention is clearly that this infringement of the rules will persist until the end of social distancing. I.E sometime next year when a vaccine is available.

Therefore many colleagues who have never really experienced two per booth work must assume it is their new normal.

It will increase relay and lower quality.

The solution

An end date: either July 31, or end of week on week off or end of phase 2

Interactio: a fortiori there is no reason to allow irregular assignments of two per booth for regimes above 6 passive languages yet that seems to be happening.

CONSECUTIVE

The problem

Programming do not apply rules to video conference interpreting in consecutive mode or webex because “it’s not a platform” despite the worse sound and greater stress (e.g. impossible to dialogue with speaker)

The solution

Apply rules according to length. For example:

<4 hours: two chevaux and 30’ break after 2h OR No break and NAB

>4 hours: two monolinguals plus one Cheval. No break. No NAB

Max 6 hours

 

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