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Réforme du Statut et de la Méthode en 2012
Première phase (avant Juillet 2011)
Réaction initiale de tous les
syndicats (Juillet 2011)
TOUS LES
SYNDICATS DE TOUTES LES INSTITUTIONS VOUS INFORMENT
Une Commission qui doit
s'engager avec la plus grande détermination pour la défense du personnel
Mercredi 29 juin, en adoptant sa proposition de cadre financier pour
2014-2020, la Commission a également adopté et transmis au personnel une
première proposition complète de profonde modification du statut, alors
qu'elle avait annoncé aux OSP de simples "orientations" en vue de
modifications minimalistes.
Le
président Barroso et le vice-président Šefcovic ont reçu le 30 juin
l'ensemble des OSP et des représentants des anciens fonctionnaires pour leur
présenter les propositions du Collège.
Le
président a affirmé que la proposition du Collège sur le cadre financier
2014-2020 était "ambitieuse et réaliste" car elle permettrait
d'investir dans des politiques importantes. Le président a indiqué aussi
vouloir démontrer la solidarité de la fonction publique européenne vis-à-vis
de la population des Etats membres. Pour cela, il
propose une réduction des effectifs et des modifications du Statut.
Toutes les OSP contestent cette approche:
La
fonction publique européenne a déjà fait preuve de solidarité en 2004, et
son statut actuel est "adapté" au 21è siècle" .
Si
des économies sont à réaliser, d'autres mesures en matière d'organisation
des institutions et des services seraient plus pertinentes pour y arriver.
Les
OSP ont unanimement souligné les
dangers
que recelaient ces propositions, y compris par le simple fait d'ouvrir tous
les aspects du statut, permettant alors au Conseil de s'y plonger pour le
dépecer à son aise.
Les
OSP ont
unanimement
demandé au Président et au Vice-président de confirmer
trois
garanties:
1) La Commission doit confirmer que la concertation qui va s'engager
début juillet et se poursuivre en septembre sera une véritable négociation
et que tous les éléments de la proposition pourront être remis en cause ;
2) La Commission doit s'engager et garantir que, une fois la
proposition transmise au Conseil et au Parlement européen, elle n'acceptera
pas de modifications sans concertation avec les OSP et elle la retirera dans
le cas où le Conseil tenterait de la dénaturer ;
3) La Commission doit s'engager à défendre jusqu'au bout de la
négociation l'unicité du statut, l'attractivité de notre fonction publique
européenne y compris en ce qui concerne les conditions de travail, les
carrières, les salaires et les pensions qu'elle a soi-disant confirmé
vouloir préserver par le biais de cette proposition.
Ces éléments sont essentiels et constituent un préalable pour entamer un
véritable dialogue social. Sans quoi, un conflit social majeur ne pourra
être évité au sein de notre institution et nul doute qu'il se propagera au
sein de toutes les autres institutions et organes communautaires.
MESSAGE TO ALL STAFF
Further to the meeting between staff unions and President Barroso and
following the message from
Vice-President Šefčovič, your staff unions
have decided - unanimously - to suspend the strike notice filed for 8th
April 2011.
Your Staff unions have taken note of the Commission's commitments as
regards the social dialogue and social actors in relation to the scope of
bargaining which is no longer limited to changes in status, but open to
alternatives to maintain the attractiveness of an independent, permanent and
competent European public service.
As we have already promised , your staff unions from all institutions
will inform and associate you directly in the debate notably through
meetings organized in all institutions and all sites starting as of
September.
This will allow you to contribute to the cohesion and unity of staff
and to be in a position to carry out necessary collective actions to defend
our public service and your interests.
ET MAINTENANT QUE FAIRE?
LE DEBAT STRATEGIQUE
Le personnel a tenté à juste titre d'empêcher la Commission à proposer la
modification du statut. Des organisations syndicales s'étaient mêmes déclarées
prêtes à discuter d’améliorations du fonctionnement des services permettant des
économies, tout en prenant en compte les attentes multiples et non satisfaites
des collègues.
Le Collège a passé outre les souhaits du personnel et a choisi comme par le
passé d'imposer un changement dont la nécessité ne s'imposait pas, démontrant au
passage une conception archaïque du dialogue social.
La proposition de la Commission oblige le personnel et les organisations
syndicales à envisager maintenant 3 scenarii.
-
Premier scenario: maintenir jusqu'au bout une
position de refus de la proposition et de refus de la négociation.
Avantages: la Commission porterait seule la responsabilité de sa
proposition et de ses conséquences, y compris en cas de dénaturation par le
Conseil.
Inconvénients: démobiliser le personnel, y compris en cas de
modification par le Conseil, s'interdire de peser sur le contenu de la
proposition de la Commission pour tenter de l'améliorer, affaiblir les
capacités de résistance de la fonction publique européenne puisque les "carottes
seraient supposées être de toute façon cuites" dès le départ.
-
Second scenario: soutenir la proposition de la
Commission et considérer, dans un soupir de soulagement, que somme toute,
compte tenu des craintes existant avant son annonce, son contenu n'étant pas
si grave, le mieux ça serait de faire bloc avec le Collège, unique rempart,
même si modeste, face au Conseil. C'est l'attente explicite du vice président.
Avantages: cette approche "pragmatique" est nettement plus reposante
pour tout le monde, le conflit étant repoussé et limité au Conseil.
Inconvénients: elle abandonne le terrain de la critique de la
proposition de la Commission, avalisant l'hypothèse, non démontrée ni par les
faits ni en théorie, selon laquelle l'affaiblissement de l'acteur public
européen constitue une solution aux problèmes connus par le continent alors
que selon nous c'est exactement le contraire. Surtout, une telle approche
démobiliserait le personnel le privant à l'avance des raisons -concrètes et
théoriques - pour résister, voire proposer des solutions alternatives, ce qui
sera nécessaire face au Conseil.
-
Troisième scenario: tout en ne reniant pas la
position initiale de refus d'une modification du statut, le personnel pourrait
envisager de mandater les organisations syndicales pour négocier, afin
de "limiter la casse" et de proposer des améliorations à la situation
intolérable de certains collègues. Cela suppose que la Commission accepte une
négociation ouverte - et ne se cantonne donc pas à considérer sa proposition
comme l’alpha et l'oméga -, qu'elle accepte que cette proposition soit soumise
par referendum au personnel, enfin, qu'elle s'engage à la défendre bec et
ongles face au Conseil.
Avantages: opportunités pour réduire le contenu négatif de la
proposition de la Commission, pour introduire dans la proposition des
améliorations, pour donner in fine le dernier mot au personnel, ce qui permet
de maintenir la mobilisation tout au long de la négociation et ensuite face au
Conseil.
Inconvénients: négocier pourrait revenir à accepter, au moins comme un
"mal nécessaire", les attaques contre la Fonction publique européenne et
constituer un jeu de dupes si la Commission s’entête sur sa proposition, au
point de refuser toute modification ou amélioration.
La balle est maintenant dans le camp du Collège qui doit éclairer son
personnel sur ses intentions et fournir sa réponse à la lettre que l'ensemble
des syndicats lui ont adressé (voir plus
haut).
Le personnel a intérêt à veiller sur son unité et à ce que la nécessaire
unité syndicale se fasse sur des objectifs ambitieux et ne fournisse pas de
prétextes à la paralysie de l'action syndicale.
Donnez votre avis
Appel à la mobilisation du personnel
Nous sentons tous les menaces pesant sur la fonction publique européenne
et notre statut. Nous percevons tous que beaucoup de rumeurs souvent fondées
circulent mais les informations pertinentes manquent pour évaluer la
situation réelle.
Les syndicats de la majorité sont à l’œuvre pour mettre de la lumière
dans les actions qui se préparent afin de préparer la riposte du personnel.
C'est pourquoi, nous vous invitons à participer à une
Assemblée générale interinstitutionnelle
Le péril qui menace tant les fonctionnaires et Agents que les
Institutions européennes est double:
• L’ouverture du Statut que propose le Collège pour introduire des
modifications sous la pression du Conseil et des Etats membres ;
• Les orientations de la Commission pour les Perspectives financières qui
conditionneront les montants futurs des budgets de fonctionnement et donc
les salaires et pensions.
Péril sur le Statut
Notre Statut subit une pluie tous azimuts de demandes de réexamens et
modifications de la part du Conseil sous la pression des Etats membres.
Celles-ci concernent les pensions, les allocations diverses, les
possibilités de départ anticipé, les promotions…
Grâce à l’intervention de la majorité syndicale, un dialogue est
maintenant engagé avec l’équipe du Commissaire Sefcovic. Ce dialogue permet
d’assurer la transparence sur les réponses préparées par la Commission à ces
demandes du Conseil et permet aussi de faire valoir nos positions.
La Majorité syndicale considère inutile la réouverture du Statut car la
Fonction publique européenne a déjà été suffisamment réformée en 2004.
L’argument d’une ouverture maintenant du Statut pour remplacer la « Méthode
» d’adaptation salariale ne tient pas. Cette méthode vient à échéance
seulement à la fin 2012 et produira ses effets en 2013. Il est inutile dans
le contexte politique et économique actuel d'en demander la réintroduction
dés mi-juin 2011. Nous avons parfaitement le temps pour négocier au meilleur
moment une nouvelle méthode selon des modalités qui peuvent varier.
Si des économies sont à trouver dans le fonctionnement de la machine
européenne, c’est notamment dans l’amélioration de l’organisation des
services, une meilleure répartition des taches entre DGs et Agences… qu’il
faut aller chercher. Nous sommes prêts à participer à un travail paritaire
en ce sens.
Péril sur le budget de fonctionnement des Institutions
La réussite de la poursuite de la construction européenne dépend du
maintien, voire de l'augmentation, d’un budget européen suffisant dans le
contexte des prochaines perspectives financières 2014-2020. Elle dépend
aussi de la création de ressources propres pour financer ce budget. Enfin,
nos droits prévus au Statut dépend dépendent également fondamentalement du
maintien d’un budget suffisant dans les Perspectives financières 2014-2020.
Le financement des Institutions et de ses personnels sont pour l’essentiel
dans le chapitre 5 de ces Perspectives. Les orientations de la Commission
seront officialisées fin juin 2011. Si le maintien des montants nécessaires
n’était pas garantis, la Commission serait très prochainement contrainte de
réviser notre Statut à la baisse pour s’adapter à une réduction programmée
des budgets
Il s’agit de la plus grave menace qui pèse sur notre avenir à tous et
aucune information fiable n’est disponible
La majorité syndicale demande donc d’urgence au Président Barroso toute
la transparence sur ces orientations et la garantie du financement approprié
pour maintenir le pouvoir d’achat de tous les collègues tant les actifs que
les pensionnés.
Les organisations de la Majorité syndicale appellent à l'unité le
personnel et toutes les organisations syndicales pour demander à la
Commission de ne pas proposer en Juin une demande de révision du statut au
Conseil. Nous pensons que les améliorations autant du fonctionnement de
notre institution que de la situation professionnelle des collègues peuvent
se faire sans changer le statut de la fonction publique européenne. Enfin,
il est de même de la réalisation d'économies qui peuvent être faites à statut
inchangé.
C'est sur ces objectifs que nous appelons la mobilisation de tout le
personnel dans toutes les institutions.
Résolution de l'AG interinstitutionnelle du 22 juin 2011
Le personnel des institutions européennes réuni en assemblée générale
interinstitutionnelle le 22 juin 2011 :
|
condamne l'absence de concertation en amont de la
communication sur la modification du Statut et les prochaines perspectives
financières, jusqu’à présent menée par la Commission ; |
|
refuse que l’on tente une seconde fois, 7 ans
après la réforme de 2004, d'affaiblir la fonction publique européenne en
modifiant son Statut ; |
|
considère que les adaptations et réformes
indispensables, notamment pour trouver une solution à la précarité des
conditions d’emploi de certains collègues, peuvent être réalisées sans
toucher au statut ; |
|
exige que la Commission prenne toutes les mesures
pour qu’un vrai dialogue social puisse se mettre en place à cet effet ;
|
|
exige que le chapitre 5 des perspectives
financières 2014-2020 prévoie le financement suffisant pour que les
Institutions européennes puissent remplir toutes leurs missions ; |
|
exige que la Commission renonce à prévoir des
modifications statutaires dans ce cadre; |
|
demande à la Commission à ne pas envisager à
court terme l'introduction d'une demande de nouvelle méthode; |
|
considère qu’une fonction publique européenne
forte fait partie des solutions pour répondre aux défis actuels; |
|
demande à ses OSP de déposer un préavis de grève à
titre conservatoire et à mobiliser encore une fois le personnel le 29 juin
matin au Berlaymont. |
|
Resolution of the Interinstitutional General Assembly on 22 June 2011
The staff of the European institutions meeting in the interinstitutional
general assembly on 22 June 2011:
|
condemns the Commission's failure to consult
prior to its Communication on the amendment of the Staff Regulations and
the forthcoming financial framework; |
|
rejects this second attempt to weaken the
European civil service by amending its Staff Regulations, 7 years after
the 2004 reform ; |
|
considers that the adjustments and reforms which
are essential, in particular to remedy the precarious employment
conditions of some colleagues, can be carried out without touching the
Staff Regulations ; |
|
demands that the Commission do everything it can
to establish a genuine dialogue between management and staff to that end ;
|
|
demands that chapter 5 of the 2014-2020 financial
framework allocate sufficient finance to enable the European Institutions
to perform all their duties ; |
|
demands that the Commission abandon its plans for
amendments to the Staff Regulations in this connection; |
|
asks the Commission not to envisage submitting a
request for a new "method" in the short term; |
|
considers that a strong European civil service is
part of the solution to the challenges we currently face; |
|
asks its OSP to give notice of their intention to
take industrial action and to mobilize the Staff once
more on June 29th morning at the Berlaymont. |
|
Lors de sa rencontre avec les syndicats le 6 mai 2011,
le VP Šefčovič tente de stopper les rumeurs pessimistes sur
la réforme du statut
La Commission veut elle réellement défendre son personnel?
Le Personnel devra être prêt à se mobiliser.
A la suite des déclarations du Commissaire Lewandowski sur les perspectives
financières et sur l'effort qui, selon lui, devrait être consenti sur les
dépenses administratives, la MAJORITE SYNDICALE a demandé à rencontrer d'urgence
le vice-président Šefčovič afin d'obtenir des clarifications quant aux
intentions véritables de la Commission et quant à la portée de ses prochaines
initiatives.
Des propos polémiques qui remettent en cause la paix sociale
La rencontre a eu lieu le 6 mai. A cette occasion, la MAJORITE SYNDICALE a
réitéré ses regrets quant aux propos tenus par le Commissaire en charge du
budget qui ont suscité un très vif émoi au sein du personnel en raison du risque
de faire du Statut et de l'indépendance de la Fonction publique européenne une
simple "variable d'ajustement" des Perspectives Financières et un exutoire à
toutes les pulsions anti-européennes.
La fonction publique européenne déjà réformée en 2004
A propos d'une éventuelle "réforme" du Statut, la MAJORITE SYNDICALE a
rappelé qu'il y a déjà eu une profonde réforme en 2004, que des économies
conséquentes ont déjà été consenties par la fonction publique européenne et que
leurs effets remettent d'ores et déjà profondément en cause sa permanence et son
attractivité. Les syndicats de la majorité ont en outre réitéré leur position
selon laquelle on pouvait entreprendre des améliorations du fonctionnement de
nos institutions sans modifier le statut.
D'autres moyens de faire des économies sans toucher le statut
Ce message a été en partie entendu par le Vice-président qui dans son
discours du 9 mai 2011 devant le Parlement européen, a souligné les économies et
les efforts faits à l'occasion de la précédente réforme. Il n'a pas pour autant
renoncé à sa proposition de modifier pour la énième fois le Statut en dépit des
risques liés au contexte anti-européen actuel, en dépit des fractures au sein du
personnel crées par la réforme de 2004, en dépit des profonds clivages
prévisibles dans la bataille à mener contre les Etats membres et, donc, le
Conseil.
Selon le Vice-président, le personnel doit prendre en compte plusieurs
éléments:
1. Echéances
La Commission devra:
-
présenter une proposition sur les perspectives
financières multi-annuelles à la fin du mois de juin;
-
présenter plusieurs rapports dont un sur la
nécessité ou non de déroger à la méthode d'adaptation salariale (clause
d'exception). Elle fera une proposition en septembre 2011;
-
faire une proposition pour remplacer la méthode
d'adaptation salariale qui arrive à échéance le 1 janvier 2013. Selon la
Commission, il sera difficile de proposer la simple reconduction de celle
appliquée entre 2002 et 2012
Parallèlement, la Commission doit préparer toute une série de rapports
(équivalence des carrières, coût des pensions, responsabilités et niveau de
rémunération, etc.) demandés par le Conseil et les Etats membres (E.M.) pour affaiblir la Fonction publique européenne et la construction européenne. Force
est de constater que le contexte européen actuel est très difficile. De nombreux
EM doivent adopter des mesures très impopulaires en leur sein et font semblant
d'oublier qu'ils sont eux-mêmes à l'origine soit de leurs difficultés soit des
décisions prises au niveau européen.
Comme les EM imputent depuis longtemps leurs difficultés aux institutions
européennes, certains d'entre eux veulent saisir le contexte de crise économique
pour amplifier leur politique traditionnelle du "bouc émissaire" et punir cette
fonction publique européenne "cause de tous leurs maux".
2. Comment aborder la réforme administrative
L'approche de la Commission est de négocier tous ces points dans un seul un
paquet. Le 29 juin 2010, la Commission présentera ses propositions car
les dépenses administratives (qui ne représentent que 5,7% du budget UE en ce qui
concerne le projet de budget 2012. Les salaires et pensions ne constituent 2,6%
du budget total) font nécessairement partie des perspectives financières.
Fin juin, la Commission fera aussi une proposition. Sur cette base, le
dialogue social pourra s'engager selon les règles habituelles. Une fois le
dialogue complété, une proposition formelle sera présentée au Collège à
l'automne. Aucune idée définitive n'est encore prise sur aucun des chapitres.
Les mesures plus concrètes seront présentées fin juin.
Selon le vice-président, contrairement à ce qui a pu être écrit la Commission
ne veut pas d'une profonde révision du Statut. Néanmoins, les syndicats de la
majorité considèrent que la Commission ne pourra pas garantir que le PE ou
Conseil ne soient tentés d'intervenir pour altérer l'indépendance de la fonction
publique européenne (cf. l'exemple du Service extérieur) et en dégrader les
conditions de travail. Ce, alors que des économies substantielles ont été déjà
faites en 2004: 3 milliards entre 2004-2010 et environ 5 milliards
supplémentaires prévus pour la période 2010-2020 ….sur le dos du personnel
naturellement !!
Le personnel des Institutions européennes va donc "payer" et subir la rigueur
DEUX FOIS: d'abord avec les effets continus et en constante aggravation de la
réforme 2004 , ensuite en étant de nouveau "offert comme bouc émissaire
nécessaire" aux Etats membres …. Les fonctionnaires et agents européens ont déjà
rempli leur devoir de solidarité en prenant leur part de la rigueur: ils ne
sauraient être "punis" pour ce qu'ils sont, les agents publics d'une action
européenne solidaire.
Si des économies sont encore à réaliser sur les dépenses administratives, ce
n’est plus sur les salaires et les pensions qu’il faut agir mais sur
l’amélioration du fonctionnement et du management des services. Que de
gaspillages pourraient être évités en revisitant et rationalisant nos
institutions et organisations internes, en articulant mieux plutôt qu’en
multipliant les services, en éparpillant à l'excès les agences ….
Le Vice Président Šefčovič dit vouloir remplir trois objectifs :
|
sauvegarder la méthode d'adaptation salariale
dans l'intérêt de tous pour éviter de gérer un climat social délétère chaque
année. Ceci étant, la méthode devra être modifiée notamment afin de prendre
plus d'Etats membres dans le référentiel de calcul. Il ne faut pas oublier
qu'en 2004 c'est le Conseil qui a limité à 8 EM parce qu’il avait peur des
augmentations des nouveaux EM! |
|
garder une fonction publique européenne
attractive et surtout multiculturelle. Elle doit pouvoir compter sur les
meilleurs professionnels au niveau de toute l'Europe; |
|
rester en phase avec la situation européenne
actuelle. Des sacrifices – sans aucune précision à ce stade - devront
être consentis afin de faire passer la proposition générale. |
Le Vice Président Šefčovič se déclare "prêt à se battre" pour les salaires,
les pensions, les écoles européennes et les crèches, mais globalement selon lui,
la Commission dispose du courage politique nécessaire pour retirer son paquet au
cas où les EM s'attaqueraient à la fonction publique européenne.
Cet engagement appréciable du V-P relève néanmoins du vœu pieux. D'une part,
la proposition de modification du statut sera englobée dans la proposition sur
les perspectives financières. D'autre part, l'arbitrage global sera rendu au
niveau des Chefs d'Etats et de gouvernement. La MAJORITE SYNDICALE, comme
l'ensemble du personnel d'ailleurs, a déjà fait l’expérience de promesses
similaires bafouées lors de la réforme de 2004…. Par son choix de la méthode
globale, la Commission risque de nous exposer à de nouveaux reculs tout en
s'exonèrant par avance des résultats.
3. Calendrier
Pour l'instant, l'abandon de la méthode d'adaptation salariale n'est pas une
option pour le Collège car cela signifierait une augmentation des traitements
(!) en raison de la suppression à la même date du prélèvement de crise que le
personnel paie depuis une bonne vingtaine d’années !!!. Le Vice Président
Šefčovič veut aller vite – pourquoi si vite? – et le dialogue social serait
lancé début juillet, dans des conditions difficiles pour la représentation du
personnel. La proposition officielle sera présentée en septembre – octobre
ensemble avec le paquet "perspectives financières".
Le Vice Président Šefčovič pense qu'il sera peut-être plus aisé de conduire
le débat sur les dépenses administratives (et de défendre les frais de personnel
qui y sont inclus) grâce à une mise en perspective de la valeur ajoutée de la
fonction publique européenne au regard des politiques européennes que l'UE doit
gérer : cohésion, PAC, politique régionale, recherche, politique extérieure etc.
Les interventions de la représentation du personnel ont conduit le Vice
Président Šefčovič à s'engager à prendre le temps nécessaire pour travailler et
négocier sérieusement.
Un contexte difficile et une mauvaise foi généralisée
Pour la MAJORITE SYNDICALE, les propos du Commissaire Lewandowski ont
engendré un vrai malaise dans les services quant aux réelles intentions de la
Commission en matière de réforme du Statut et de la Méthode … Mais il y d'autres
raisons d'inquiétude et de méfiance. En raison du contexte politique et en
observant que les Etats membres ne respectent même pas les lois qu'ils adoptent
eux-mêmes (cf. le non-respect de la Méthode l'an dernier), il est du devoir de
la représentation du personnel de souligner la difficulté voire l'impossibilité
de répondre au personnel et surtout de tout négocier en…. moins de 30 jours (
!!!), d’autant plus que la Commission savait depuis 2004 de cette échéance...
La réforme du statut n'est pas nécessaire
Pour la représentation du personnel, la réforme du Statut n'est pas une
nécessité car nombre de mesures visant à palier les dégâts de la réforme
2004 pourraient être introduites à statut constant. Quant aux économies, il est
également possible de les réaliser à statut constant. Comme elle l'a déjà fait
et continuera inlassablement de le faire, la MAJORITE SYNDICALE prépare dès à
présent des propositions alternatives pour trouver maintenant des réponses aux
attentes des collègues pénalisés par la réforme de 2004.
Le temps de la négociation qui veut nous être imposé est inutilement (ou
volontairement?) court. Les délais doivent être repensés afin de pouvoir
mener un dialogue social crédible en impliquant toute la représentation du
personnel (contrairement à ce qui s’est passé en 2004) et en permettant aux
syndicats d’écouter le personnel, donc le consulter parés d'une information
sérieuse.…
Une négociation qui concerne tout le personnel et toutes les institutions
La négociation ne se limite pas aux OSP et à la Commission. Ce paquet devra
être négocié avec des partenaires de mauvaise foi. La représentation du
personnel est disposée à négocier pour autant que le calendrier soit raisonnable
et que le dialogue s’établisse dans un climat de confiance.
La MAJORITE SYNDICALE a demandé la constitution d’urgence d'un groupe de
travail paritaire afin d'associer concrètement le personnel à l'un des plus
grands changements qu'il pourrait avoir à vivre depuis 2004. Le Vice Président
Šefčovič a accepté cette proposition et s’est déclaré ouvert à analyser ensemble
les contraintes qui se posent à la Commission dans l'élaboration de ses
propositions.
Le retour de la confiance, entre le personnel et son administration exige
qu’un dialogue social digne de ce nom s’instaure dès maintenant.
Ce dialogue devra porter aussi bien sur la substance des questions que sur la
meilleure stratégie à adopter pour assurer la défense et garantir l'indépendance
de la fonction publique européenne, une indépendance dont l’UE et ses citoyens
ont tant besoin pour faire face aux défis de notre époque.
Manuel à l'intention des Machiavel au petit pied :
comment, dans nos sociétés démocratiques, le pouvoir politique peut accroître la
précarisation et la pauvreté.
Voir le document Document de l'OCDE de 1996
Leçons appliquées à la fonction publique européenne en
2011-12:
|
Renforcer les discriminations pour
éviter une mobilisation générale : "On peut supprimer
des primes dans certaines administrations en suivant une politique
discriminatoire pour éviter un front commun de tous les fonctionnaires. (Page
30)
|
|
Rassurer pendant qu'on prend les
décisions et prendre les gens pour des idiots : "On
observe, avec un décalage de 3 à 6 mois, un lien étroit entre l'annonce des
mesures de stabilisation et les troubles, les grèves ou les manifestations. Ce
décalage est intéressant, car il prouve que (…) les réactions politiques ont
lieu au moment de l'application des mesures plutôt qu'à leur annonce. (…) la
plupart des personnes concernées ne sont pas capables d'avoir une idée claire
des conséquences de ce programme pour elles, ou pensent qu'il touche surtout les
autres". (Pages 10-11)
|
|
Expliquer qu'on n'a pas le choix et
que ça pourrait être pire : "Le gouvernement (…) peut,
par exemple, expliquer que, le FMI imposant une baisse de la masse salariale, le
seul choix possible est de licencier ou de réduire les salaires et qu'il préfère
la seconde solution dans l'intérêt de tous". (Page 29)
|
|
Réduire doucement les effectifs
: "Les salaires nominaux peuvent être bloqués, on peut ne pas remplacer une
partie des salariés qui partent à la retraite". (Page 29)
|
|
Endormir et enfumer pour éviter
l'affrontement : "Comme on le voit, pourvu qu'il fasse
des concessions stratégiques, un gouvernement peut, en procédant de manière
graduelle et par mesures sectorielles (et non globales), réduire les charges
salariales de manière considérable. L'essentiel est d'éviter un mouvement de
grève générale dans le secteur public qui remettrait en question un objectif
essentiel du programme de stabilisation". (Page 30)
|
|
Diminuer les prestations et les
budgets de l'enseignement : "Si l'on diminue les
dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de
service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les
crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait
dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles
réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants mais non à une
baisse graduelle de la qualité de l'enseignement et l'école peut progressivement
et ponctuellement obtenir une contribution des familles ou supprimer telle
activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans
l'établissement voisin, de telle sorte que l'on évite un mécontentement général
de la population". (Page 30)
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ça vous rappelle quelque chose ?
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