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TRIBUNE LIBRE : EPSO réintroduit les concours généraux : une expérience mitigée pour les candidats

Après une longue interruption, EPSO a finalement repris ses concours généraux, en commençant par *Transport* et plus récemment *Statistique*.

Les candidats espéraient qu’après les nombreux problèmes rencontrés avec le fournisseur de l’année dernière, la nouvelle plate-forme technique, gérée par une société différente, leur assurerait une expérience plus harmonieuse. Bien que les problèmes techniques les plus importants des années précédentes aient été atténués, certains candidats ont encore rencontré des difficultés sporadiques.

Les rapports des candidats ont mis en évidence divers problèmes techniques, notamment le décalage, l’absence ou l’incohérence du chronomètre à l’écran, et des outils immobiles, tels qu’une calculatrice qui masquait certaines parties des questions textuelles. En outre, certains candidats ont rencontré des problèmes avec un outil de prise de notes indisponible, qui était censé être une ressource précieuse tout au long de l’examen.

En réponse aux premières plaintes écrites, EPSO a précisé que si les candidats n’essayaient pas de contacter le service d’assistance de l’application TestWe pendant le test, leurs plaintes seraient automatiquement rejetées. Certains candidats ont choisi de ne pas signaler les problèmes au milieu du test, espérant que les pépins se résoudraient d’eux-mêmes, tandis que d’autres ont tenté de contacter le service d’assistance, mais n’ont reçu aucune réponse malgré de multiples tentatives. Le fait qu’EPSO s’en remette aux candidats pour obtenir une assistance technique en temps réel soulève des questions en termes d’accessibilité et de responsabilité. Ce problème n’est pas passé inaperçu, puisque le Médiateur européen s’est penché sur l’approche de l’EPSO en matière de plaintes techniques, suggérant à l’EPSO d’adopter une approche plus flexible.

« Si EPSO exige que les candidats aient d’abord contacté le support technique de son contractant externe avant de soumettre une plainte concernant des problèmes survenus lors d’un test à distance, il devrait clairement énoncer cette exigence dans l’avis de concours, plutôt que dans les instructions. Toutefois, il est important qu’EPSO fasse preuve de flexibilité dans l’examen des plaintes, car il peut y avoir des scénarios dans lesquels il n’est pas possible pour les candidats de contacter le support technique et/ou d’obtenir des tickets ».

La politique actuelle d’EPSO en matière de plaintes a laissé de nombreux problèmes non résolus, alors que ces problèmes techniques récurrents pourraient être évités. EPSO aurait intérêt à mener une brève enquête avant de rejeter les plaintes, ce qui permettrait de découvrir des problèmes sous-jacents liés à la configuration matérielle spécifique des candidats. Des questions simples pourraient clarifier des facteurs tels que l’utilisation d’un moniteur externe, l’utilisation d’un ordinateur portable, le système d’exploitation et la capacité de mémoire de l’appareil. Compte tenu des investissements réalisés par les futurs collègues pour garantir un équipement fiable depuis la fermeture des centres d’examen, la compréhension de la configuration technique des candidats permettrait d’améliorer le processus d’examen. Par exemple, le Médiateur a souligné que les problèmes liés aux écrans plus petits des ordinateurs portables nécessitent une communication plus claire afin de s’assurer que les candidats sont bien préparés et ne sont pas désavantagés par les différences d’équipement.

« EPSO devrait se pencher sur cette question, par exemple en demandant à son contractant d’optimiser l’application ou la structure du test, afin qu’elle soit compatible avec différentes tailles d’écran (y compris les écrans d’ordinateurs portables standard), ou en prenant d’autres mesures pour s’assurer que les candidats ne sont pas désavantagés en raison de l’équipement auquel ils ont accès ».

L’EPSO a lui-même reconnu ce défi dans le rapport du Médiateur : « L’application et le contenu du test sont conçus pour des écrans plus grands, mais certains candidats peuvent ne pas avoir accès à de tels écrans et ne disposer que d’écrans d’ordinateurs portables ».

Comme l’a reconnu EPSO, cela signifie que les candidats qui utilisent uniquement des écrans d’ordinateurs portables plus petits auront des difficultés à lire le matériel de test et seront donc désavantagés pour passer le test.

Malgré ces défis, il convient de noter les améliorations apportées à la structure des examens. L’EPSO offre désormais la possibilité de passer les examens dans 24 langues différentes, ce qui ouvre des portes à de nombreux candidats qui auraient auparavant hésité à s’inscrire en raison de barrières linguistiques. En outre, le matériel d’examen écrit est disponible deux semaines avant l’épreuve sur le site web de l’EPSO, ce qui laisse aux candidats suffisamment de temps pour se préparer. Pendant l’examen, les candidats disposent de 40 minutes pour répondre à une question spécifique. En ayant la possibilité de le faire dans leur langue maternelle, de nombreux professionnels qualifiés à travers l’UE pourraient se sentir plus encouragés à participer. Les dates de 2025 sont désormais disponibles sur le site web de l’EPSO, accessible via la même plateforme de test, TestWe. Bien que cette plateforme reste utilisée pour l’instant, EPSO a lancé une procédure d’appel d’offres pour sélectionner un nouveau fournisseur, ce qui promet des changements potentiels à l’horizon.

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Améliorer les procédures de sélection et de recrutement

Pourquoi un dialogue social actif et constructif est nécessaire pour améliorer les procédures de sélection et de recrutement au sein de la fonction publique européenne

Intervention de Georges Vlandas au séminaire des organisations syndicales du 11 décembre 2023

La première garantie d’un service public européen efficace, agile, et novateur réside dans la qualité du processus de sélection et de recrutement que nos institutions parviendront à mettre en place.

Or, le recrutement dans les institutions européennes est en crise et il ne se passe pas une semaine sans qu’EPSO, l’office en charge de la sélection du personnel de notre fonction publique, ne fasse l’objet de très vives et diverses critiques, y compris de la part des institutions qui ont recours à ses services.

Cette crise nous affecte à plus d’un titre.

  • Il s’agit tout d’abord des candidats eux-mêmes qui sont mal traités.
  • Il s’agit par la suite du fonctionnement des services qui ont besoin pour accomplir leurs tâches des ressources humaines additionnelles et qui ne les obtiennent pas.
  • Il s’agit aussi de la garantie de la légitimité de nos procédures de recrutement et de sélection.
  •  Il s’agit par ailleurs du déséquilibre provoqué entre la part d’agents contractuels et temporaire et la part de fonctionnaires recrutés du fait du retard pris dans la sélection
  • Il s’agit enfin de l’image de la Commission par rapport surtout à la société européenne dans son ensemble.

La situation est suffisamment préoccupante pour que la recherche de solutions à la crise actuelle se fonde sur un constat solide et partagé, ce à quoi notre session veut contribuer, sur les disfonctionnements des procédures de sélection et au-delà du recrutement.

Pour ne citer que les plus importants:

– procédures trop longues qui découragent ainsi l’attrait des nouveaux talents,

– des tests de sélection inadéquats qui ne permettent pas de recruter les meilleurs candidats,

– le délai entre la sélection des candidats et leur recrutement

– les problèmes de multilinguisme….

Sur base d’une réflexion renouvelée sur les contenus, la nature des concours et la procédure de sélection, il nous faut un dialogue social actif qui implique tous les acteurs concernés – la représentation du personnel, la DG HR, le management EPSO, y compris les autres institutions. Il nous fait également une consultation plus large, impliquant d’autres acteurs y compris ceux de la société civile, par exemple des représentants des candidats, voire des experts du recrutement et de la sélection etc.

Le défi à relever est de concevoir les contours d’un recrutement diversifié et attractif d’un personnel européen de qualité qui garantisse à la fois son unicité, sa motivation européenne et sa diversité. 

Ce futur processus de recrutement prendrait majoritairement la forme classique, mais renouvelé, des concours externes et, en parallèle, celle du recrutement d’un personnel contractuel ou temporaire, avec la possibilité structurelle de leur intégration permanente dans la fonction publique européenne, via des concours internes ou des procédures ad hoc.

Il en va de l’avenir de notre fonction publique européenne.