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Comité Travail Hybride: l’exercice d’évaluation a enfin été lancé, mais par la DG HR !

Travail hybride : des questions essentielles restent ouvertes

Travail hybride : quels enjeux pour le suivi ?

Télétravail : les enjeux du suivi des DGE  suite au dialogue social

CESI signs EU social partner agreement on digitalisation for central government administrations

Commission decision on working time and hybrid working

Nos thèses sur le télétravail

Le télétravail et nous

La COVID19 a généralisé le télétravail

Voir les sujets propres à chaque DG - See issues relating to each DG

 

Comité Travail Hybride: l’exercice d’évaluation a enfin été lancé, mais par la DG HR !

Comité Travail Hybride: l’exercice d’évaluation a enfin été lancé, mais par la DG HR !

Après de longs mois de discussions au sein du Comité Paritaire sur le Travail Hybride (CPTH) sur les règles de procédure, puis sur les lignes directrices qui ont été remplacées par un court document et des questions-réponses, on entre enfin dans le vif du sujet, peut-être trop tard compte tenu du fait que la révision de la mise en œuvre de la décision relative au travail hybride aura lieu au dernier trimestre de cette année.

L’exercice d’évaluation a été récemment lancé également par la DG HR afin de recueillir des données sur la mise en œuvre de la décision de la Commission sur le temps de travail et le travail hybride et proposer le cas échéant des recommandations d’ici septembre 2023 en vue d’une éventuelle révision de la décision. La DG HR a proposé une série de focus groups de 15 membres maximum (correspondants RH, chefs d’unité, directeurs généraux, etc…) qui seront consultés sur trois questions générales pour guider cet exercice. En substance, il est demandé à ces groupes d’évaluer (1) si la mise en œuvre a bien fonctionné ; (2) si des améliorations sont nécessaires ; (3) et quels sont les scénarios possibles pour l’avenir. Les résultats de l’enquête ainsi que des données disponibles sur la présence au bureau ainsi que sur l’utilisation des dix jours de télétravail en dehors du lieu d’affectation seront intégrés dans le rapport d’évaluation. Il serait souhaitable que ce rapport soit soumis pour avis à la représentation du personnel avant sa publication.

U4U a fait des propositions pour organiser des groupes de travail dans le cadre du CPTH. Lors de sa dernière réunion fin mai, celui-ci a décidé de mettre en place un groupe de travail sur la collecte des données et les indicateurs. Entre temps, le Comité Central du Personnel (CCP) a été saisi dans le cadre de la consultation organisée par la DG HR avec un délai de 15 jours ouvrables pour fournir des observations.

Il est important que le CPTH, et surtout la représentation du personnel, soit pleinement impliqué dans cet exercice afin qu’il joue pleinement le rôle pour lequel il a été mis en place. Autrement, on court le risque d’avoir eu un comité paritaire inutile, alors qu’il devait alimenter la réflexion de la représentation du personnel pour lui permettre de contribuer activement au dialogue social sur un sujet si important pour l’avenir de la fonction publique européenne.

Hybrid Working Committee: the evaluation has finally been launched, but by DG HR!

After many months of discussion in the Joint Committee on Hybrid Working (JCHW) on the rules of procedure and then on the guidelines, which were replaced by a short document and questions and answers, we are finally getting to the heart of the matter, perhaps too late given that the review of the implementation of the hybrid decision will take place in the last quarter of this year.

The evaluation exercise has also recently been launched by DG HR to collect data on the implementation of the Commission Decision on working time and hybrid work and, if necessary, to propose recommendations for a possible revision of the Decision by September 2023. DG HR has proposed a series of focus groups of up to 15 members (HR correspondents, Heads of Unit, Directors General, etc.) who will be consulted on three general questions to guide this exercise. In essence, these groups will be asked to assess (1) whether the implementation has worked well; (2) whether improvements are needed; (3) and what the possible scenarios are for the future. The results of the survey, together with available data on office attendance and use of the ten days of teleworking away from the workplace, will be included in the evaluation report. It would be desirable for this report to be submitted to staff representatives for their opinion prior to publication.

U4U has made proposals for the organisation of working groups within the CPTH. At its last meeting at the end of May, the CPTH decided to set up a working group on data collection and indicators. Meanwhile, the Central Staff Committee (CSC) has been consulted as part of the consultation process organised by DG HR, with a deadline of 15 working days for comments.

It is important that the CPTH, and in particular the staff representatives, are fully involved in this exercise so that it can fully play the role for which it was set up. Otherwise, we run the risk of having a useless joint committee, when it should be providing staff representatives with food for thought and enabling them to make an active contribution to social dialogue on an issue that is so important for the future of the European civil service.

17/06/2023

Travail hybride : des questions essentielles restent ouvertes

Alors que la nouvelle version des lignes directrices * (rebaptisées « questions fréquemment posées » pour l’occasion) sur le travail hybride et le temps de travail qui devrait faire l’objet d’une discussion approfondie par le Comité paritaire sur le travail hybride (CPTH) continue à se faire attendre, il est important de relancer dès à présent la réflexion sur une série de questions, d’une importance majeure pour le personnel, et qui pourraient faire l’objet de discussions dans ce cadre.

Pour rappel, le Comité a pour mission d’« émettre ses recommandations au directeur général de la DG HR dans le cas où il détecte des incohérences et/ou un traitement inégal dans la mise en œuvre de la Décision par les DGs. » Il doit aussi se pencher sur la cohérence des décisions qui seront prises avec les objectifs explicités dans la Décision en matière de principe d’égalité, de dimension de genre ainsi que les besoins spécifiques du personnel ayant un handicap.

Déjà en 2021, U4U avait élaboré 21 thèses sur le télétravail afin de lancer un débat au sein des institutions européennes et de préparer les négociations sur les Dispositions Générales d’Exécution (DGE) sur le travail hybride. Dans cette brochure, nous insistions sur le fait que le télétravail ne pouvait, dans une administration moderne qui se voulait à la fois respectueuse des besoins et de la diversité du personnel et capable d’agir de manière efficace dans un monde en mutation rapide que comme une modalité d’organisation du travail volontaire, réversible, variable, encadrée, flexible, accompagnée, maîtrisée et négociée. Nous assortissions chacune de nos revendications de propositions concrètes pour une mise en œuvre efficace dans l’intérêt mutuel et bien compris de l’administration et du personnel.

1. Assurer un traitement juste et égalitaire de tous les collègues, grâce à des indicateurs pertinents

C’est à la lumière de nos 21 thèses que nous souhaitons aujourd’hui tirer les leçons de l’expérience acquise depuis plus d’un an en matière de travail hybride à la Commission. Tirer des leçons, n’est évidemment possible que si on a la capacité d’évaluation objectivement les effets observés sur la base de critères et d’indicateurs clairs.

À cet égard, la question du recueil et de l’accès aux données pertinentes et de la construction d’indicateurs adéquats sur cette base est essentielle. Il faut en effet pouvoir mesurer ce dont on parle.

Ainsi, nous demanderons, en particulier, à recevoir des données chiffrées et précises sur les domaines suivants :

bulletla proportion, par DG et par catégorie de personnel, du personnel couvert par des arrangements en matière de travail hybride,
bulletla durée effective de travail au bureau et à distance, toujours par DG et par catégorie du personnel
bulletl’impact sur les facteurs de risques psycho-sociaux du travail hybride (évolution de l’absentéisme, des plaintes pour raisons médicales liées aux conditions de travail), etc.

L’objectif de cette revendication est double :

bulletIl est d’une part essentielle d’évaluer si la mise en œuvre de la décision de la Commission s’accompagne de pratiques incohérentes voire d’un traitement inégal entre DGs et catégories du personnel ;
bulletIl est aussi important d’évaluer aussi objectivement que possible l’impact de la nouvelle organisation du travail en matière de bien-être au travail et de prévention des risques psychosociaux.

Les informations nécessaires pourront être recueillies à travers des témoignages, des données d’enquêtes ou une collecte systématique de données.

La question essentielle reste cependant de s’accorder sur ce qu’il convient de mesurer afin de nourrir la réflexion et les propositions en vue d’une éventuelle révision de la décision.

2. Surveiller et limiter l’impact de l’hyper-connectivité

Une deuxième série de questions concerne les modalités d’organisation du temps de travail et du travail hybride. Nous savons bien que celles-ci doivent être mises en place selon des critères de flexibilité et de confiance entre la hiérarchie et le personnel en tenant compte de la nature même du travail et de certaines situations spécifiques.

Dans ce contexte, il faut examiner dans tous ses aspects la problématique du droit à la déconnexion c’est – à dire le droit d’un travailleur de pouvoir s’abstenir de participer à des communications électroniques liées au travail, telles que des courriels ou d’autres messages, en dehors des heures de travail mais aussi, occasionnellement, pour pouvoir se concentrer sur des projets liés au travail.

Dans une version précédente de ses « lignes directrices » l’administration insistait, par exemple, sur l’obligation pour le personnel d’être joignable dans les 15 minutes en cas d’appel. Ce type de proposition, a-t-il un sens en lien avec le concept de droit à la déconnection ?

L’utilisation généralisée des smartphones et autres appareils numériques signifie que le fait d’être toujours « sur appel » est devenu une réalité dans de nombreux lieux de travail. Cet accès continu à distance crée inévitablement une pression pour que les employés soient constamment accessibles.

Une recherche récente d’Eurofound montre que si les pratiques varient dans les tats membres (même s’il n’existe pas un cadre juridique au niveau européen) et au niveau des entreprises, l’attente que les travailleurs soient disponibles à presque tout moment pour la communication en ligne ou mobile est considérée comme potentiellement dangereuse pour la santé des travailleurs.

C’est en gardant tout cela à l’esprit qu’il faudra tenir compte des spécificités des tâches, s’accorder sur des plages horaires, mettre en place un code de conduite qui limite l’envoi de messages électroniques, et enfin donner du sens à la présence au bureau afin de préserver les collectifs de travail, l’esprit d’équipe ainsi que le partage du savoir au sein des unités.

Il est tout aussi important de veiller à ce que la mise en œuvre du travail hybride ne conduise à certaines discriminations liées au genre et au niveau de revenu, par exemple en termes d’accès aux équipements de base, la disponibilité d’espaces de travail autonomes sans compromettre l’équilibre indispensable entre vie professionnelle et vie privée.

3. Repenser globalement la question de la santé et de la sécurité au travail

La nouvelle culture de la relation au travail instaurée dans un contexte d’hyper- connectivité dont nous parlons au point précédent doit enfin être étudiée et ses effets doivent être évalués de manière appropriée afin de corriger ses impacts négatifs.

En particulier la question de l’atomisation des collectifs de travail et de l’isolement qui mènent à une perte de sens de la finalité des tâches confiées et à un manque d’épanouissement personnel doivent être prises en compte.

Ces questions devront faire l’objet de formations ciblées du personnel et de l’encadrement, notamment sur les questions liées à la prévention de la surcharge numérique, à la pérennisation de l’esprit d’équipe et à la lutte contre l’isolement.

Les spécialistes du droit du travail se penchent de plus en plus sur la santé et la sécurité au travail. Ces aspects pourtant cruciaux ont été quelque peu délaissés dans la réglementation en vigueur et les lignes directrices dans la mesure où ils font l’objet d’un traitement à travers des dispositions particulières.

Il y a donc lieu de s’assurer que ces préoccupations sont bien prises en compte, par exemple dans le cadre de la politique immobilière qui vise à comprimer les espaces de travail et à favoriser le ‘hot desking’. Cette pratique a en effet un impact psychologique souvent négatif sur les employés et n’entraîne pas de gains de productivité particuliers.

Par ailleurs, il est démontré dans de nombreuses études que l’intensification du travail, qui est inhérente à l’emploi des technologies de communication à distance, entraîne souvent des risques psycho-sociaux et de stress lié au travail qui peuvent être source de maladies mentales.

La question qui se pose est donc celle de l’humanisation du travail : une dimension éthique, visant à considérer le travail comme une source d’épanouissement personnel, semble aujourd’hui négligée.

4. Développer une vraie flexibilité profitable à l’organisation et aux individus

Enfin, la DGE prévoit un temps minimal de présence au bureau afin de faciliter une réflexion collective, donner le sentiment d’appartenance à une équipe voire à une institution, permettre un accueil convenable des nouveaux agents etc. Comment cela fonctionne, les deux jours de présence minimum au bureau, permet-elle d’atteindre cet objectif ? Les trois jours, au maximum, de travail au domicile permet-elle un fonctionnement efficace des équipes de travail, de surcroît dans des conditions d’hygiène et sécurité suffisantes ? La DGE n’interdit pas une application flexible de cette séparation entre travail présentiel et travail au domicile. L’impression prévaut que l’application est rigide. Qu’en est-il en pratique ?

Nous avons, de plus, l’impression que la politique immobilière qui vise la réduction des bâtiments prend le pas sur la politique sur l’organisation du travail, alors que cela devrait être l’inverse.

Ces questions - qui sont loin d’épuiser le sujet –sont destinées à nourrir le débat nécessaire dans le cadre du dialogue social en s’appuyant sur la consultation d’experts indépendants. On n’insistera jamais assez sur les enjeux bien plus fondamentaux du travail hybride, en réalité un vaste chantier riche de potentiels et de risques pour l’avenir de la fonction publique européenne. Sa pleine réussite dépend de la capacité et de la volonté des institutions européennes de gagner l’adhésion de tous.

Avril 2023

* Annexe de la décision de la Commission C(2022)1788, the Joint Committee “may set up one or more intermediate joint working parties to carry out preparatory work”

Hybrid work: key questions remain

While awaiting the new version of the guidelines * (renamed "Frequently Asked Questions" for the occasion) on hybrid work and working time, which should be discussed in depth by the Joint Committee on Hybrid Work (JCHW), it is important to re-launch the reflection on a number of issues of major importance to staff that could be discussed in this context..

As a reminder, the Committee's role is to "make recommendations to the Director General of DG HR in the event that it detects inconsistencies and/or unequal treatment in the implementation of the Decision by the DGs". It must also examine the consistency of the decisions to be taken with the objectives set out in the Decision in terms of the principle of equality, the gender dimension and the specific needs of staff with disabilities.

In 2021, U4U developed 21 theses on teleworking to launch a debate within the European institutions and prepare negotiations on the General Implementing Provisions (GIP) on hybrid work . In this pamphlet, we insisted that telework can only be a voluntary, reversible, variable, monitored, flexible, supported, controlled and negotiated way of organising work in a modern administration that wants to respect the needs and diversity of its staff and operate effectively in a rapidly changing world. We accompanied each of our demands with concrete proposals for effective implementation in the mutual and well-understood interests of administration and staff.

1. Ensuring fair and equal treatment of all colleagues, through relevant indicators

In the light of our 21 theses, we would like to draw lessons from the experience of more than a year of hybrid work in the Commission. Drawing lessons is, of course, only possible if one is able to objectively evaluate the effects observed on the basis of clear criteria and indicators.

In this respect, the issue of collecting and accessing relevant data and constructing appropriate indicators on this basis is crucial. We must be able to measure what we are talking about.

In particular, we will ask for accurate figures on:

bulletproportion of staff by DG and by category of staff working in hybrid arrangements,
bulletactual office and remote working time, again by DG and by category of staff
bulletthe impact of hybrid work on psychosocial risk factors (trends in absenteeism, medical complaints related to working conditions), etc.

The aim of this request is twofold:

bulletIt is essential to assess whether the implementation of the Commission's decision is accompanied by inconsistent practices or even unequal treatment between DGs and categories of staff;
bulletIt is also important to assess as objectively as possible the impact of the new work organisation on well-being at work and the prevention of psychosocial risks.

The necessary information can be gathered through testimonies, surveys or systematic data collection.

The key issue, however, is to agree on what should be measured in order to inform the reflection and proposals for a possible revision of the decision.

2. Monitoring and limiting the impact of hyper-connectivity

A second set of questions concerns the organisation of working time and hybrid work. We are well aware that these must be organised according to criteria of flexibility and trust between the hierarchy and the staff, taking into account the nature of the work and certain specific situations.

In this context, the issue of the right to disconnect, i.e. the right of a worker to be able to refrain from participating in work-related electronic communications, such as e-mails or other messages, outside working hours, but also to be able to concentrate on work-related projects from time to time, needs to be examined in all its aspects.

For example, in an earlier version of its "guidelines", the administration insisted on the obligation for staff to be available within 15 minutes of a call. Does such a proposal make sense in the context of the concept of the right to disconnect?

The widespread use of smartphones and other digital devices means that being 'always on' has become a reality in many workplaces. This constant remote access inevitably puts pressure on employees to be available at all times.

Recent Eurofound research shows that while practices vary across Member States (despite the lack of a European legal framework) and at company level, the expectation that workers are available for online or mobile communication at almost any time is seen as potentially hazardous to workers' health.

In this context, it will be necessary to take account of the specific nature of the tasks, to agree on time slots, to introduce a code of conduct limiting the sending of electronic messages and, finally, to give meaning to the presence in the office in order to preserve the collective work, the team spirit and the sharing of knowledge within the units.

It is equally important to ensure that the implementation of hybrid work does not lead to gender and income discrimination, e.g. in terms of access to basic facilities, availability of autonomous workspaces without compromising the necessary work-life balance.

3. General re-thinking of health and safety at work

The new culture of the working relationship that has emerged in the context of hyper-connectivity, referred to in the previous point, must finally be studied and its impact properly assessed. This will enable any negative effects to be corrected.

In particular, the issue of the atomisation of work groups and isolation, which leads to a loss of sense of purpose in the tasks assigned and a lack of personal fulfilment, needs to be addressed.

These issues need to be addressed through targeted staff and management training, including issues such as preventing digital overload, maintaining team spirit and combating isolation.

Occupational health and safety is increasingly being addressed by labour law specialists.These crucial aspects have been somewhat neglected in the current regulations and guidelines, as they are dealt with in special provisions.

It is therefore important to ensure that these concerns are taken into account, for example in the context of building policies that aim to compress workspaces and encourage 'hot desking'. This practice often has a negative psychological impact on employees and does not result in any particular productivity gains.

In addition, many studies have shown that the intensification of work inherent in the use of remote communication technologies often leads to psychosocial risks and work-related stress, which can be a source of mental illness.

This raises the question of the humanisation of work: an ethical dimension that aims to see work as a source of personal fulfilment seems to be neglected today.

4. Developing real flexibility that benefits the organisation and the individual

Finally, the DGE provides for a minimum period of presence in the office in order to facilitate collective reflection, to create a sense of belonging to a team or even to an institution, to allow for a proper welcome of new agents, etc. How do the two days of minimum presence in the office achieve this objective? Does the maximum of three days of work at home allow the teams to function effectively, and in sufficiently healthy and safe conditions? The DGE does not prohibit a flexible application of this separation between home and work. There is a perception that the application is rigid. What is the situation in practice?

Moreover, we have the impression that building policy, which aims to reduce the number of buildings, is taking precedence over work organisation policy, whereas the opposite should be the case.

These questions - which are by no means exhaustive - are intended to stimulate the necessary debate within the framework of the social dialogue, based on the consultation of independent experts. It is impossible to overemphasise the much more fundamental issues at stake in hybrid work, which is indeed a major undertaking, rich in potential and risks for the future of the European public service. Its full success will depend on the ability and willingness of the European institutions to win the support of all stakeholders.

* Annex to Commission Decision C(2022)1788, the Joint Committee "may set up one or more intermediate joint working parties to carry out preparatory work".

 

Travail hybride : quels enjeux pour le suivi ?

 

Suite à la décision de la Commission sur le temps de travail et du travail hybride, sur base d’une proposition faite par U4U, un comité paritaire composé de membres des OSP et de la DG HR a été mis en place pour une période de 18 mois pour en assurer le suivi et émettre des avis sur des questions pertinentes. Une évaluation de la mise en œuvre de la Décision est prévue en septembre 2023 en vue d’une éventuelle révision.

En décembre 2022, le comité a adopté les règles de procédure qui lui permettent de fonctionner pour remplir son mandat. Entre temps, la DG a présenté ses lignes directrices sur la mise en œuvre de la décision et consulté les autres comités paritaires qui ont présenté leurs propres avis.

Les lignes directrices ont fait l’objet d’un débat intense au sein du comité paritaire sur le travail hybride sans arriver toutefois à un accord entre ses membres. Tout en reconnaissant l’utilité de ce document qui permet de clarifier certaines dispositions juridiques avec des exemples concrets, il n’en demeure pas moins que cette guidance ne doit pas aller au-delà de ce qui est prévu dans la décision. Son objectif est double : d’une part aider à une mise en œuvre de la décision de la Commission et d’autre part faciliter un suivi efficace, efficient et cohérent de cette décision sur la base de l’expérience vécue et des problèmes rencontrés.

Plusieurs questions ont été soulevées au sein du comité, notamment sur l’organisation de la journée de travail de 8h, la nécessité pour le personnel d’être joignable en dehors de heures de travail en cas de besoin, le droit à la déconnexion, les arrangements internes sur le télétravail (et les dérogations possibles), et le télétravail en dehors du lieu d’affectation. Toutefois, il nous semble que certaines questions importantes n’ont pas fait l’objet d’un traitement spécifique, comme par exemple, les risques liés à la santé et à la sécurité – pour lesquels la DG HR renvoie à d’autres dispositions et documents de guidance. Au-delà de ces questions spécifiques, l’organisation et la structure du travail hybride reposent enfin de compte sur la confiance, la flexibilité et l’éthique de la responsabilité.

Étant donné le rôle important de ce comité sur la mise en œuvre de la décision, il est nécessaire que le comité paritaire se saisisse des questions importantes pour le personnel et qu’il le fasse en adoptant une démarche empirique fondé sur des données expérimentales et des conclusions des travaux de recherche, à l’instar de ceux menés par Eurofound. Le rôle des experts est essentiel pour nourrir la réflexion et le travail du Comité.

Il ne s’agit aucunement de diminuer le rôle des autres comités qui peuvent soulever des questions légitimes dans le cadre de leurs compétences (comme le COPEC qui peut à juste titre évoquer des risques potentiels de discrimination en termes d’égalité et de réconciliation entre travail et vie privée). Mais il ne faut pas perdre de vue la cohérence d’ensemble du dispositif lié au nouvel environnement de travail hybride dont les enjeux sont complexes et qui appellent donc une démarche d’action appropriée.

24/01/2023

Hybrid work: what are the issues for monitoring?

Following the Commission's decision on working time and hybrid work, based on a proposal made by U4U, a joint committee made up of members of the OSPs and DG HR was set up for a period of 18 months to follow up on it and issue opinions on relevant issues. An evaluation of the implementation of the Decision is planned for September 2023 with a view to a possible revision.

In December 2022, the Committee adopted the rules of procedure that allow it to function to fulfil its mandate. In the meantime, the DG presented its guidelines on the implementation of the decision and consulted the other joint committees, which presented their own opinions.
The guidelines were the subject of intense debate in the Joint Committee on Hybrid Work, but no agreement was reached among its members. While recognizing the usefulness of this document in clarifying certain legal provisions with concrete examples, the fact remains that this guidance should not go beyond what is provided for in the decision. Its purpose is twofold: on the one hand, to help implement the Commission decision and, on the other hand, to facilitate an effective, efficient and coherent follow-up of this decision based on experience and problems encountered.

A number of issues were raised in the Committee, including the organization of the 8-hour working day, the need for staff to be contactable outside working hours if necessary, the right to disconnect, internal arrangements for teleworking (and possible derogations), and teleworking outside the place of employment. However, it seems to us that some important issues have not been specifically addressed, such as health and safety risks - for which DG HR refers to other provisions and guidance documents. Beyond these specific issues, the organization and structure of hybrid work is ultimately based on trust, flexibility and the ethics of responsibility.

Given the important role of this Committee on the implementation of the Decision, it is necessary that the Joint Committee takes up issues of importance to staff and that it does so by adopting an empirical approach based on experimental data and research findings, following the example of Eurofound. The role of experts is essential to inform the Committee's thinking and work.

This is in no way to diminish the role of other committees, which may raise legitimate issues within their remit (such as COPEC, which may rightly raise potential risks of discrimination in terms of equality and reconciliation between work and private life). However, we must not lose sight of the overall coherence of the new hybrid working environment, the issues of which are complex and which therefore call for an appropriate course of action.

Principles Decision Working time /  Hybrid 11052023

EUROFOUND report on the rise of telework : slides (Jan 2023)

Télétravail : les enjeux du suivi des dispositions d’exécution établies suite au dialogue social avec les syndicats

Télétravail : les enjeux du suivi des dispositions d’exécution établies suite au dialogue social avec les syndicats

Le télétravail est un enjeu important pour l’avenir de la fonction publique européenne. Les règles adoptées en matière de temps de travail et de temps hybride, font l’objet d’un encadrement et d’un suivi paritaire rigoureux. Le télétravail est un enjeu important pour l’avenir de la fonction publique européenne. Il pose une série de questions sur l’exercice du métier, sur les opportunités et les contraintes, les droits et les obligations, les implications liées à la nature du travail et les risques psycho-cognitifs potentiels. C’est aussi un équilibre délicat entre le souci d’assurer le bien-être au travail, une efficience accrue et l’intérêt du service.

Les règles adoptées par la Commission le 24 mars 2022 en matière de temps de travail et de temps hybride1, doivent faire l’objet d’un encadrement et d’un suivi rigoureux , en concertation étroite avec les organisations représentatives du personnel. Il a été prévu à cet effet de constituer un comité paritaire pendant un an et demi pour assurer le suivi de la mise en œuvre de la décision de la Commission.

Ce comité est présidé par un fonctionnaire (grade directeur) nommé par la DG HR et composé paritairement de quatre membres désignés par la DG HR et quatre membres désignés par le Comité Central du Personnel. Il doit en particulier adopter ses propres règles de procédures et décider sur ses propres méthodes de travail. IL pourra également mettre en place des groupes de travail conjoints pour mener des travaux préparatoires.

La première réunion du comité s’est tenue le 11 juillet 2022 a permis de partager les expériences des différents participants et les spécificités liées à certaines directions générales ayant du personnel basé à Bruxelles et au Luxembourg ou les délégations, à certaines fonctions (par exemple les inspecteurs nucléaires) et à certaines catégories (notamment les agences exécutives ayant une majorité d’agents contractuels). D’autre part, la discussion a mis en lumière des divergences de vue au sein du groupe, notamment concernant des interprétations différentes de la décision, notamment sur le télétravail en dehors du lieu d’emploi. Des règles de procédure devront également être définies afin d’assurer le fonctionnement du groupe.

Il est important que les membres du groupe – dont on peut regretter la mise en place tardive- adoptent une approche collégiale et unitaire dans l’intérêt du personnel.

Le groupe devra également se pencher sur la question de l’équilibre entre ce qui a été établi dans la décision, à savoir la discrétion laissée aux directeurs généraux et chefs de service dans son application et la nécessité de garantir un traitement équitable, juste et transparent pour tous.

Il faudra également accorder une place particulière aux questions de santé et de sécurité dont on sait qu’elles sont cruciales pour de nombreux collègues souvent soumis à une surcharge de travail ayant des effets sur leur bien-être individuel et familial.

Enfin, l’efficacité du comité dépend dans une grande mesure de la nécessité de disposer de données objectives sur la diversité de pratiques existantes au sein de la Commission à travers des enquêtes ciblées auprès d’un échantillon représentatif à des fins de suivi et d’évaluation. Les groupes de travail pourront fournir une aide précieuse grâce au soutien actif d’experts qui pourront donner leur avis sur les questions plus pertinentes.

Il s’agit là d’un vaste chantier auquel nous apporterons, sur base des travaux de ce Comité paritaire, notre contribution et un soutien constructif dans l’intérêt de tous.

Telework: the issues at stake in the follow-up of the implementing provisions established following the social dialogue with the unions

Telework is an important issue for the future of the European civil service. The rules adopted on working time and hybrid time are subject to a rigorous framework and joint monitoring. Telework is an important issue for the future of the European civil service. It raises a series of questions about the exercise of the profession, about opportunities and constraints, rights and obligations, implications linked to the nature of the work and potential psycho-cognitive risks. It is also a delicate balance between ensuring well-being at work, increased efficiency and the interest of the service.

The rules adopted by the Commission on 24 March 2022 on working time and hybrid time1 must be subject to a strict framework and monitoring , in close consultation with the organisations representing staff. To this end, provision has been made for a joint committee to be set up for one and a half years to monitor the implementation of the Commission's decision.

This Committee is chaired by an official (director grade) appointed by DG HR and composed of four members appointed by DG HR and four members appointed by the Central Staff Committee. In particular, it must adopt its own rules of procedure and decide on its own working methods. It may also set up joint working groups to carry out preparatory work.

The first meeting of the committee was held on 11 July 2022 and provided an opportunity to share the experiences of the various participants and the specificities linked to certain Directorates-General with staff based in Brussels and Luxembourg or the delegations, certain functions (e.g. nuclear inspectors) and certain categories (e.g. executive agencies with a majority of contract staff). On the other hand, the discussion highlighted differences of opinion within the group, in particular concerning different interpretations of the decision, notably on teleworking outside the place of employment. Rules of procedure will also have to be defined in order to ensure the functioning of the group.

It is important that the members of the group - whose establishment is regrettably late - adopt a collegial and unitary approach in the interest of the staff.

The group will also have to consider the question of the balance between what has been established in the decision, i.e. the discretion left to Directors-General and Heads of Service in its application, and the need to ensure fair, just and transparent treatment for all.

Particular attention should also be paid to health and safety issues, which are known to be crucial for many colleagues who are often overworked, affecting their individual and family well-being.

Finally, the effectiveness of the Committee depends to a large extent on the need to have objective data on the diversity of practices existing within the Commission through targeted surveys of a representative sample for monitoring and evaluation purposes. The working groups will be able to provide valuable assistance through the active support of experts who can advise on the most relevant issues.

This is a vast undertaking to which we will contribute, on the basis of the work of this Joint Committee, and provide constructive support in the interests of all.

18/11/2022

1 Commission decision on working time and hybrid working, C(2022) 1788 final

CESI signs EU social partner agreement on digitalisation for central government administrations

U4U is a member of CESI. We are proud to inform you that on October 6th CESI, as European social partner for central government administrations, has signed a landmark agreement on digitalisation, aiming at covering every worker in this sector.

The signed European digitalisation agreement is a stepping-stone towards workers’ rights to telework, to disconnect, to a better work-life balance, to training, health and safety, to data protection or against abusive use of artificial intelligence.

In an innovative and ambitious way, the new agreement establishes the voluntary, reversible and available nature of telework for every worker. The decision of granting telework should be based on a joint analysis with the unions of tasks and activities and the necessary support and equipment to work from home should be made available, with enough compensation for the additional expenses which might occur.

The agreement may, following a decision of the European Commission and the Council, become a legally binding directive. Its content remains a source of inspiration for other sectors and levels and reflects EU’s ambition to adapt its workforce for the future.

The cross-sector social partners recently started their own negotiation of the 2002 framework agreement on telework and we hope this digitalisation agreement will be a good source of information and inspiration for them.

The press release for the official signature with the interventions of Klaus Heeger, CESI Secretary-General, is available here.

 

Commission decision on working time and hybrid working

Decision taken by the Commission in 2022

COMMISSION DECISION ON WORKING TIME AND HYBRID WORKING

Key elements on Commission decision on working time and hybrid working

Frequently asked questions on working time and hybrid working

U4U opinion.

Jurisprudence : L’employeur peut-il suspendre l’indemnité de dépaysement lorsque l’employé télétravaille en dehors de son lieu d’affectation ?

Arrêt T-39/21 du 19/04/2023.

Une indemnité est versée mensuellement aux fonctionnaires qui en remplissent les conditions. L’administration ne saurait donc continuer à la verser lorsque survient un événement modifiant de façon substantielle la situation de la personne qui en bénéficie dans la mesure où il a une incidence sur les conditions auxquelles est subordonné l’octroi de cette indemnité. Une abrogation pour l’avenir est toujours possible lorsque les circonstances ayant justifié cette décision ne sont plus réunies.

L’indemnité de dépaysement a pour objet de compenser les charges et les désavantages particuliers résultant de la prise de fonctions auprès de l’Union pour les fonctionnaires qui sont, de ce fait, obligés de transférer leur résidence de l’État de leur domicile à l’État d’affectation et de s’intégrer dans un nouveau milieu.

Dans le cas d’une mesure exceptionnelle à caractère temporaire, permettant de travailler en dehors du lieu d’affectation pour une période courte, le versement de l’indemnité ne perd pas sa raison d’être.

L’octroi de l’indemnité de dépaysement est intrinsèquement lié à l’obligation de résidence des fonctionnaires de l’Union, prévue à l’article 20 du statut, aux termes duquel, d’une part, tout fonctionnaire est tenu de résider au lieu de son affectation ou à une distance telle de celui-ci qu’il ne soit pas gêné dans l’exercice de ses fonctions et, d’autre part, le fonctionnaire informe l’AIPN de son adresse et l’avise immédiatement de tout changement de celle-ci.

Les fonctionnaires en activité sont à tout moment à la disposition de leur institution. Il en résulte que le fonctionnaire qui ne réside pas au lieu de son affectation doit néanmoins être en mesure de se rendre sur son lieu de son travail à tout moment, conformément aux règles en matière d’organisation du travail qui lui sont applicables, afin d’y exercer les tâches qui lui sont dévolues dans l’intérêt du service.

Nos thèses sur le télétravail

Télétravailler de l'étranger : un réel enjeu

Le télétravail : un cadre de vie idyllique ?

Challenges of Teleworking: organization of working time, work life balance and the right to disconnect (Opinion of the EESC)

Digest of the opinion of the EESC on the challenges of teleworking

Working from abroad : letter from the CSC to Commissioner Hahn

The right to disconnect (resolution European Parliament)

Analyse juridique : Télétravail depuis son lieu d’origine

Telework and efficiency

Télétravail, efficacité et communication

Telework and expatriation allowances: Member States call the European Commission to account, during discussions in the Council's Staff Regulations Group

Brochure: THESES ON TELEWORKING IN THE EUROPEAN INSTITUTIONS (EN)

Brochure : THÈSES SUR LE TÉLÉTRAVAIL DANS LES INSTITUTIONS EUROPÉENNES (FR)

 

Thèses sur le télétravail dans les Institutions européennes

 

EN version herebelow

 

Version complète de ce texte

Définition : « Télétravail : Activité professionnelle exercée à distance de l'employeur grâce à l'utilisation de la télématique ». Par extension, activité professionnelle qui s’abstrait d’un lieu de travail particulier, défini.

Le télétravail ne se réduit pas au travail à domicile. Le télétravail peut se faire à domicile, dans des bureaux décentralisés, dans les bureaux centraux, pouvant être à la fois individuels, collectifs et collaboratifs, ou de passage (pour les visiteurs), ou encore à l’étranger (de manière limitée, par ex. 3 semaines/an).

Préambule: L’objectif du télétravail ne devrait pas être en priorité l’économie des moyens budgétaires, même si elle pourrait en résulter a posteriori ; ça devrait plutôt être de permettre au personnel de mieux accomplir ses missions et de mieux concilier vie privée et vie professionnelle.

Le télétravail est également mis en œuvre dans l’intérêt du service, pour améliorer l’efficacité du travail. Cette mise en œuvre ne devrait pas affaiblir la cohésion nécessaire au sein de la fonction publique européenne, ni mettre en péril l’accueil, l’intégration et les apprentissages.

Pour U4U, le télétravail est :

Volontaire / Réversible / Variable / Encadré / Flexible / Accompagné / Maîtrisé / Négocié

1. Volontaire : Point essentiel de tous les accords entre partenaires sociaux au niveau européen et dans les États Membres. Ni obligation, ni contrainte (sauf raison impérieuse, telle une pandémie).

2. Réversible : Corollaire du caractère volontaire. On peut choisir de revenir au présentiel.

3. Variable : Plus généralement, le télétravail peut être choisi de manière variable : une semaine et pas l’autre, le matin ou l’après-midi…

4. Encadré : Semaine de 40 heures, « coretime », plages horaires de 7h à 19h, travail de nuit exclu (art. 56 du Statut) ; attention particulière à la porosité entre vie privée et professionnelle, à l’hyper connectivité, aux risques de « surcharge digitale ».

Note: Dispositions à mettre en place pour permettre le télétravail à l’étranger pendant des périodes plus longues en cas de circonstances personnelles exceptionnelles.

5. Flexible : Mise en œuvre flexible: besoins différenciés, identifiés au sein des secteurs/unités pour répondre à la réalité des métiers, des sites, des projets, des équipes, d’échéances ou de situations de crise.

6. Accompagné : Les conditions de travail des fonctionnaires respectent les normes de santé et de sécurité (article 1 sexies par. 2 du Statut). Garantir un lieu spécifique au travail à la maison (ergonomie, éclairage, mobilier, etc.). Veiller à la prise en charge du coût engendré pour le travailleur.

Attention : Garantir une offre suffisante de services sociaux comme les crèches et garderies, ou la restauration collective (équilibre vie professionnelle – vie privée, santé mentale, efficacité du travail, cohésion, convivialité…)
Former à de nouveaux modes d’animation des collectifs de travail et de leadership, pour s’adapter à une pratique plus autonome et plus flexible du travail, qui se gère par objectif.

7. Maîtrisé : comme toute organisation du travail, le télétravail présente certains risques, qu’il faut reconnaître pour mieux les maîtriser et/ou les accompagner:

a. sur un plan technique :

Étudier l’émergence d’une nouvelle culture de la relation au travail dans un continuum d’hyper connectivité. Évaluer ses effets pour corriger les éventuels impacts négatifs (atomisation des collectifs, surmenage, isolement, etc.). Préparer et accompagner la mise en œuvre par des formations nouvelles du personnel et de l’encadrement, y inclus des formations pour éviter la « surcharge digitale ».

b. sur un plan personnel :

Attention particulière à la porosité entre vie privée et vie professionnelle. La conciliation entre les deux dépend aussi de :

(i) la mise en place ou le maintien de services aux collègues qui répondent aux besoins et
(ii) la promotion de rythmes de travail réguliers, respectueux du bien-être.

Assurer la flexibilité du lieu de travail. Un télétravail restreint au domicile entrave des besoins essentiels au développement de l’être humain, voire se traduit par des conditions de travail (et de vie) dégradées.

c. sur un plan organisationnel :

Comprendre l’importance fondamentale d’un travail en présentiel significatif pour assurer la formation et la cohésion des équipes de travail multiculturelles et pluridisciplinaires de la fonction publique européenne.

Éviter le recul de l’apprentissage qui s’opère simplement en regardant autrui faire. Prévenir le retard ou même l’échec dans l’intégration des nouveaux venus.

d. au niveau de la motivation :

Assurer que le télétravail ne soit pas une forme de fuite, qui mènerait à l’isolement, à une perte de vue de la finalité des tâches confiées. Le travail défini par d’autres devient plus formel encore quand on n’a pas d’autre contact que son écran. C’est seulement en intégrant l’individu dans un contexte de travail collectif qu’on peut lui donner l’opportunité de s’épanouir.

8. Négocié : avec les partenaires sociaux, représentants du personnel, et avec le personnel lui-même.

Apprendre de l’expérience acquise. Le télétravail offre une option riche de potentiels pour l’avenir. Pour réussir sa mise en œuvre, la raison commande de l’envisager sur la base d’une évaluation objective des effets observés tout en laissant le temps nécessaire à la réflexion. Sa pleine réussite dépend de la capacité et de la volonté des Institutions de gagner l’adhésion de tous.

Contexte et enjeux

La mise en œuvre du télétravail doit résulter du dialogue social entre partenaires sociaux : ce dialogue doit concerner d’abord ce thème, et aborder ensuite ceux qui lui sont corrélés : la politique immobilière, l’offre de restauration sur le lieu de travail, les systèmes de crèches et garderies pour les enfants, la mobilité de et vers les différents lieux de travail, les compensations financières des frais dus au télétravail, le respect de la santé et du bien-être sur tous les lieux de travail, etc.

Ce dialogue doit être précédé par une discussion basée sur une information complète. Il faut éviter à ce stade les méthodes consultatives sans débat ni information préalables.

Il est important de comprendre d’emblée l’importance d’un travail en présentiel significatif pour assurer l’intégration, la formation et la cohésion des équipes de travail multiculturelles et pluridisciplinaires de la fonction publique européenne.

En effet, la mise en œuvre du télétravail dans le contexte européen doit tenir compte de la diversité culturelle et linguistique. Elle ne doit pas entraver la formation des équipes de travail, de relations professionnelles « maison » nécessaires au traitement des dossiers, ni exclure un lieu de travail commun, unifié, au minimum par équipe. Elle doit au contraire le permettre et le favoriser en organisant régulièrement des opportunités de travail en présentiel.

L’enjeu est également d’éviter le recul de l’apprentissage qui s’opère simplement en regardant faire les autres. Il est tout aussi important de prévenir le retard ou même l’échec dans l’intégration des nouveaux venus.

Tous ceux qui travaillent au sein du service public européen doivent pouvoir continuer à porter le projet européen et à assurer des politiques publiques de qualité. Il est difficile d’être ensemble, engagés ensemble, quand on travaille entre deux modes imposés : l’inconfort d’un hotdesking mal préparé et le confort d’un « home office » isolé du monde et de sa diversité.

Si le télétravail offre une option riche de potentiels pour l’avenir, la raison commande de l’envisager sur la base d’une évaluation objective des effets observés suivie du temps nécessaire à la réflexion. Sa pleine réussite dépend de la capacité et de la volonté de l’institution de gagner l’adhésion de tous. Aussi enthousiaste puisse-t-on être, on ne peut ignorer les souffrances de ceux qui ne s’expriment pas – dans les « pulse surveys » par exemple -, ou sont sortis de nos radars pour cause de dépression et/ou d’incapacité à s’adapter aux nouveaux environnements de travail.

Car l’observation des réactions au télétravail révèle un tableau nuancé et complexe où l’autonomie le dispute au mal être. Le télétravail ne peut être une solution miracle. Mal accompagné, il peut même favoriser le sentiment d’isolement, d’atomisation et de perte du lien social, voire d’impossibilité de créer ces liens. Et tout ceci aura inévitablement un effet sur la qualité de nos résultats, individuels autant que collectifs.

Le télétravail ne vise pas en priorité l’économie des moyens budgétaires, même si elle pourrait en résulter a posteriori. Il vise plutôt à permettre au personnel de mieux accomplir ses missions et, si possible, de mieux concilier vie privée et vie professionnelle. La réalisation d’économies doit résulter d’une discussion spécifique à ce sujet, comme demandé par la représentation du personnel.

Pour nous, la politique immobilière est une conséquence de la mise en œuvre du télétravail et non pas l’inverse. Pour nous encore, le télétravail est volontaire, réversible, variable, sa mise en œuvre devant être flexible et décidée à un niveau décentralisé. Par conséquent, nous pensons que le choix du lieu où le travail s’effectue doit permettre de combiner les endroits : à domicile, dans des bureaux décentralisés, dans les bureaux centraux, pouvant être à la fois individuels, collectifs et collaboratifs, ou de passage. Il devrait être aussi possible, à l’intérieur d’une même équipe, de fonctionner de manière hybride : certains à domicile, d’autres en mission sur d’autres lieux de travail, d’autres encore dans les bureaux centraux.

Bref, l’intégration du télétravail dans nos pratiques reste à inventer, sans a priori. L’établissement d’une nouvelle culture de travail demande de prendre en compte différentes dimensions: organisation spatiale, mais également temporelle, managériale, relationnelle… C’est le but des thèses ci-dessus qui visent à réagir et à penser sa généralisation dans le contexte de la fonction publique européenne et de sa population spécifique de personnel expatrié.

June 2021

Theses on Telework in the European Institutions

 

Unabridged version of this text

Definition: "Telework: Professional activity carried out at a distance from the employer thanks to the use of telecommunications: By extension, professional activity not linked by definition to a particular workplace.

Teleworking is not just about working from home. Teleworking can be done at home, in decentralized offices, in central offices, which can be either individual, collective and collaborative, or temporary (for visitors), or even abroad (in a limited way, e.g. for 3 weeks per year) .

Preamble: The aim of teleworking should not be first and foremost to make budgetary savings (even if that might be the ultimate effect); rather, it should be to enable staff to better accomplish their missions tasks and to achieve a better work life balance.

Telecommuting is also implemented to improve work efficiency. This implementation should not weaken the necessary cohesion within the European civil service, nor jeopardize the welcoming, integration, assimilation and training of new staff.

For U4U, teleworking is:

Voluntary / Reversible / Variable / Structured/ Flexible / Supported / Controlled / Negotiated

Voluntary: Essential point of all agreements between social partners at European level and in the Member States. Neither obligation nor constraint (save in exceptional circumstances such as a pandemic).

Reversible: a corollary of its voluntary character. One can choose to go back to face-to-face working practices..

Variable: More generally, teleworking can be chosen in a variable way: alternating weeks, mornings or afternoons, ...

Within a Structured Framework: a 40-hour week, “core time”, time slots from 7 am to 7 pm, night work excluded (art. 56 of the Staff Regulations); particular attention to the possible porous boundaires between private and professional life, hyperconnectivity, and the risks of "overload" digital and otherwise.

Note: Arrangements to be put in place to allow teleworking abroad for longer periods in the event of grave personal necessity.

Flexible: Flexible implementation: differentiated needs, identified within sectors/units to meet the reality of businesses, sites, projects, teams, deadlines or crises.

Supported: The working conditions of civil servants comply with health and safety standards (article 1 sexies par. 2 of the Staff Regulations). Guarantee provide a specific place to work at home (ergonomics, lighting, furniture, etc.). Ensure that the cost incurred for the worker is covered.

Attention: Guarantee a sufficient supply of social services such as nurseries and daycare centers, or collective catering (work-life balance, mental health, work efficiency, cohesion, conviviality, etc.)

Provide training in new forms of leadership and in new ways of managing teams in order better to adapt to more autonomous and flexible ways of working by objectives.

Mastery: like any work organization, teleworking presents certain risks, which must be recognized in order to better control and / or support them:

on a technical level:

Study the emergence of a new culture of relationships at work within the continuum of hyperconnectivity. Evaluate its effects to correct any negative impacts (fragmentation of teams, overwork, overstrain, and isolation, etc.). Prepare and support the implementation with new training for staff and management, including training to avoid "digital overload".

On a personal level:

Particular attention to the overlapping of private and professional life. Balancing the two also depends on:
(i) the establishment or maintenance of services to colleagues that meet their needs and
(ii) the promotion of regular work rhythms that respect well-being.

Ensuring flexibility in the workplace. Teleworking restricted purely to the home hinders essential human development needs, and even results in degraded working (and living) conditions.

On an organizational level:

Understand the fundamental importance of meaningful face-to-face work to ensure the training and cohesion of multicultural and multidisciplinary work teams in the European public service.

Avoid the loss of learning/apprenticeship opportunities. These opportunities are also provided just by watching others perform their work. Prevent delay or even failure in integrating newcomers.

Re motivation:

Ensure that teleworking is not a form of flight from work at the Institutions, which would lead to isolation, and to losing a sense of the underlying purpose of our assigned tasks. When you have no contact other than your screen, work instructions and orders are less well clearly defined and important indications can be lost. It is only by integrating the individual within a collective work context that we can give them the opportunity to thrive.

Negotiated: with social partners, staff representatives, and with the staff itself.

Learn from the experience gained. Teleworking offers an option rich in potential for the future. To be successful in its implementation, reason dictates that it should be considered on the basis of an objective evaluation of observed effects while also allowing the necessary time for reflexion. Its full success also depends on the ability and willingness of the Institutions to gain the support of all.

Context and challenges

The implementation of teleworking must result from the social dialogue between the social partners: this dialogue must first address this topic, and then the other themes related to it: real estate policy, catering in the workplace, systems of nurseries and day-care centers for children, travel to and from different workplaces, financial compensation for costs incurred in teleworking, respect for staff health and well-being in all workplaces, etc.

This social dialogue must be preceded by a discussion which is based on the provision of complete information. Consultative methods without discussion or prior information should be avoided at this stage.

It is important to understand from the outset the importance of meaningful face-to-face work to ensure the integration, training and cohesion of multicultural and multidisciplinary work teams in the European public service.

Indeed, the implementation of teleworking in the European context must take account of the cultural and linguistic diversity. It must not hinder the training of work teams, internal professional relations necessary for the treatment of files, nor exclude common workplaces for teams. On the contrary, it must allow for this and promote it by regularly organizing face-to-face work experience.

It is also important is to avoid the loss of those learning opportunities that occur when new staff can observe others at work. Similarly, it is important to avoid failures or even delays in integrating newly recruited staff members.

All those who work in the European public service must be allowed to continue to support the European project and to ensure quality public policies. It is difficult to be working together, to feel equally committed, when working under two kinds of imposed working conditions: the double inconvenience of an ill-prepared system of hot desking combined with that of a home office isolated from the world and its diversity.

If teleworking offers an option rich in potential for the future, logic dictates that it should be considered on the basis of an objective assessment of the effects observed followed by the necessary time for reflection. Its full success depends on the ability and willingness of the Institution to gain the support of all. As enthusiastic as we may be, we cannot ignore those who have not expressed their grievances or those are outside our radar due to depression and/or their inability to adapt to the new working environments.

Reactions to teleworking reveals a nuanced and complex picture in which work autonomy competes with inconvenient working conditions. Teleworking cannot be a quick fix or miracle cure. Badly implemented, it can even promote the feeling of isolation, fragmentation and loss of social bonds, or even the impossibility of creating such bonds. And all of this will inevitably have an effect on the quality of our work both individual and collective.

Teleworking does not first and foremost aim at saving budgetary resources, even if this might be the subsequent result. Rather, it aims to enable staff to better accomplish their missions and, if possible, to better reconcile private and professional life. The savings should result from a specific discussion on this subject, as requested by the staff representation.

For us, the real estate policy is a consequence of the implementation of teleworking and not the reverse. For us also, teleworking is voluntary, reversible, variable, flexibly implemented, and decided at a decentralized level. Therefore, for us, the choice of workplace must make it possible to combine these places: at home, in decentralized offices, in central offices, which can be both individual, collective and collaborative, or temporary.

It should also be possible, within the same team, to operate in a hybrid fashion: some staff members working at home, others while on assignment in other workplaces, still others in central offices.

In short, the integration of teleworking into our work practices still needs to be thought without any preconceptions. The establishment of a new work culture requires taking into account different dimensions: spatial organization, but also temporal, managerial, relational ... This is the goal of the above theses which aim to consider its generalized use in the context of European civil service and its specific population of expatriate staff.

Le télétravail et nous

(éditorial du bulletin du Comité du Personnel à Bruxelles - Dec 2020)  EN version herebelow

Le télétravail faisait déjà partie de notre environnement de travail avant la pandémie de mars 2020. Mais il le faisait de manière limitée, sinon marginale, tant pour le télétravail structurel qu’occasionnel.

La pandémie a poussé notre institution à une marche en avant forcée tendant vers une généralisation du télétravail, afin de préserver le personnel de ses effets négatifs.

Cette généralisation a soulevé tout d’abord un premier défi, celui de nos capacités techniques. Pouvait-on connecter et faire travailler plus de 30.000 collègues à distance en même temps? La réponse fut positive. Dans un second temps, s’est posé la question du coût à supporter par le personnel, puis les questions liées à la bureautique, ou encore à la possibilité de travailler de son lieu d’origine.

Petit à petit, la satisfaction du personnel de travailler dans un environnement sûr s’est transformé, l’inquiétude prenant le pas sur la sérénité. La deuxième vague de confinement montre que l’isolement social induit devient de plus en plus difficile à supporter. Des questions qualitatives prennent le pas sur les questions matérielles. Beaucoup de collègues constatent l’accélération des rythmes de travail et subissent la porosité de plus en plus forte entre les vies privées et professionnelles avec une difficulté croissante à maintenir des équilibres. Les difficultés inhérentes à la vie des familles, surtout celles monoparentales et expatriées, se sont de fait exacerbées. L’intégration des nouveaux venus recrutés début 2020 dans les services s’est avérée une faillite pour beaucoup d’entre eux. Et nos managers ne sont pas formés à l’animation des collectifs à distance. Certains ont même été perdus de vue….

Une nouvelle réalité se dessine : les facilités accordées par l’administration en terme d’acquisition de matériel bureautique risque de donner lieu à des moins disant au niveau des bureaux, des lieux de travail et des espaces en général quand il s’agira de retourner au travail.

L’impression prévaut que le télétravail va devenir en partie obligatoire pour permettre la mise en place d’espaces collaboratifs, voire « d’open space », pire, de « hot desk ». Si cela se discute, force est de constater qu’aucun dialogue avec la représentation du personnel n’a encore eu lieu sur les conséquences de cette généralisation. Un dialogue fondé sur une information critique et complète des expériences du télétravail dans nos services, et dans d’autres services et organismes est pourtant essentiel.

Car sait-on vraiment télé travailler ? Il a fallu acquérir vite une maîtrise relative de la dimension technique du télétravail. Mais la découverte majeure fut celle d’une méconnaissance générale des modes de travail à adopter. Si dans une certaine mesure le télétravail a constitué un progrès, dans une autre mesure il a favorisé l’atomisation de la fonction publique, il a envahi la sphère privée avec les activités professionnelles, et réciproquement, il n’a pas favorisé un accueil correct des nouveaux collègues ni les liens avec nos interlocuteurs extérieurs, il a mis à mal notre bien-être et notre santé. À première vue, les effets négatifs proviendraient de la généralisation du télétravail structurel qui isole tandis que le télétravail occasionnel, même plus massif, peut d’avantage découler des choix organisationnels d’équipe.

Le télétravail nous a apporté beaucoup : d’abord accomplir notre mission en période de pandémie dans un contexte délicat de crise et de discussion budgétaires, où la société européenne avait besoin de sa fonction publique. Mais tout en nous permettant de garantir la continuité du service, le télétravail généralisé nous a éloigné les uns des autres, au risque de mettre en danger le collectif de travail, l’esprit de corps, la convivialité indispensable à toute organisation humaine et notre bien-être physique et mental.

Ces réflexions constituent des questions à aborder au sein du personnel. Nous devons nous forger notre propre opinion sur la manière de travailler la plus efficace et la meilleure pour nous. C’est le défi du début de l’année 2021.

Georges Vlandas
Président du Comité du personnel de la Commission à Bruxelles

 Note du CCP concernant la protection des données personnelles des employés des institutions par Microsoft (Jan 2021)

Telework and Us -

Editorial by Georges Vlandas, Chairman of the Commission's Staff Committee in Brussels

Teleworking had already been part of our working environment before the pandemic of March 2020. But it was used in a limited, if not marginal way, for both structural and occasional telework.

The pandemic has pushed our institution to generalize telework in order to protect staff from the negative effects of the disease.

This widespread use of telework has immediately posed a first challenge, that of our technical capacities. Could we connect and make more than 30,000 colleagues work remotely at the same time? The answer was positive. Then, there was the question of costs to be borne by the staff, followed by questions of office automation, or the possibility of working from one's home country.

Gradually, the staff's approach to working in a safe environment has changed, with anxiety taking precedence over serenity. The second episode of the confinement shows that the induced social isolation is becoming more and more difficult to bear. Qualitative issues take precedence over material ones. Many colleagues notice the acceleration of work rhythms and experience an increasing mixing of their private and professional lives, along with a growing difficulty to maintain the balance between them. The difficulties inherent in the lives of families, especially single parents and expatriates, have in fact been exacerbated. The integration of newcomers recruited at the beginning of 2020 has proven to be a failure for many of them. And our managers are not trained to lead groups remotely. Some have even been lost from sight...

A new reality is taking shape: the facilities granted by the administration in terms of acquiring office automation equipment will be in the hands of the lowest bidder in terms of offices, workplaces and spaces in general, when it comes to returning to work.

The prevailing impression is that teleworking will become partly compulsory to allow the setting up of collaborative spaces, or even "open spaces", or worse, "hot desk" spaces. Although this is being discussed, it must be noted that no dialogue with the staff representation has yet taken place on the consequences of this generalisation of telework. A dialogue based on critical and comprehensive information on the experiences of telework in our services, and in other services and organisations, is however essential.

Do we really know how to telework? A relative mastery of the technical dimension of telework had to be acquired quickly. But the major discovery was a general lack of knowledge of what modes of work have to be adopted. If to a certain extent, telework has been a progress, to another extent, it has favoured the atomisation of the civil service and it has invaded the private sphere with professional activities. Conversely, it has not favoured a correct welcome of new colleagues, nor the links with our external interlocutors; it has damaged our well-being and our health. At a first glance, the negative effects would come from the generalisation of structural telework, which isolates people; whereas occasional telework, even on a more massive scale, may arise from the choices of organising a team's work.

Telework has brought us a lot: first of all, it allowed for an accomplishment of our mission in a period of pandemic in a delicate context of crisis and budgetary discussions, when European society needed its public service. However, while enabling the continuity of service, widespread teleworking has distanced us from one another, at the risk of endangering the work collective, the esprit de corps, the conviviality indispensable to any human organisation, as well as our physical and mental well-being.

These reflections are questions to be addressed among the staff. We have to form our own opinion on how to work in the most effective and best way for us. This is the challenge of the beginning of 2021.

La COVID19 a généralisé le télétravail

EN version herebelow

La pandémie actuelle nous a permis de pratiquer le télétravail à une plus grande échelle avec des avantages certains, comme par exemple, travailler plus facilement et régulièrement avec des collègues situés sur d’autres sites, travailler dans des conditions sanitaires plus sûres en période d’épidémie, assurer un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, réduire la charge et la pénibilité d’une mobilité quotidienne via les transports publics ou privés, etc. Mais le télétravail soulève aussi des problèmes.

En effet, la généralisation et la pérennisation du télétravail poseront des problèmes que l’on ne soupçonne pas encore et dont on devra débattre en termes de cohésion des équipes de travail, d’accueil des nouveaux collègues, de risques psycho-sociaux, de problèmes bureautiques, de difficultés d’une communication collaborative, de maintien d’une nécessaire rupture entre le professionnel et le privé.

Avec la généralisation du télétravail, on a une présence excessive de la sphère professionnelle dans la sphère personnelle (et réciproquement) en même temps que l’on perd la dimension interpersonnelle dans le travail. Il faut aussi souligner la présence d’inégalités entre les membres du personnel selon la possession ou pas d’un habitat suffisamment grand et de condition de travail adéquates, la présence permanente d’enfants, la situation du conjoint (quand deux télé travaillent ou quand seul celui ou celle qui télé travaille assume les enfants), etc.

Dans une large mesure, certaines de ces difficultés peuvent être résolues par l’adaptation des outils et environnement aux réalités de travail dans les institutions. Toutefois, ceci doit être convenablement discuté.

Nous préconisons des évolutions progressives respectueuses du temps nécessaire à l’adaptation, fondées sur une réflexion de fond, conduite sur base d’expertises indépendantes et une discussion interne à la fonction publique européenne. Cette réflexion devra s’opérer en dehors du contexte épidémique actuel qui ne permet pas suffisamment des mises en perspectives sereines.

18/10//2020

The current pandemic has enabled us to telework on a larger scale with certain benefits, for example, working more easily and regularly with colleagues in other locations, working in safer health conditions in times of epidemic, ensuring a better balance between family and working life, reducing the burden and arduousness of daily mobility via public or private transport, etc. But teleworking also raises problems.

The generalisation and sustainability of teleworking will pose problems which are not yet suspected and will have to be discussed in terms of the cohesion of the working teams, the reception of new colleagues, psycho-social risks, office automation problems, difficulties in collaborative communication and the maintenance of a necessary break between the professional and the private life.

With the widespread use of teleworking, there is an excessive presence of the professional sphere in the personal sphere (and vice versa) at the same time as the interpersonal dimension of work is lost. Attention should also be drawn to the existence of inequalities between members of staff depending on whether or not they have a sufficiently large housing and adequate working conditions, the permanent presence of children, the situation of the spouse (when two teleworkers work or only the person who works is responsible for the children), etc.

To a large extent, some of these difficulties can be solved by adapting tools and environment to the realities of work in the institutions. However, this needs to be properly discussed.

We call for gradual changes taking into account the time needed for adaptation, based on in-depth reflection, on the basis of independent expertise and an internal discussion within the European civil service. This reflection will have to take place outside the current epidemic context, which does not provide sufficient opportunities.

 

Télétravail : un document pour le dialogue social   Lettre à la DG HR sur le télétravail (Nov 2015)

 

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